Droits humains Berne salue l'accord historique sur le Yémen

ATS

29.9.2020 - 15:46

Des millions de Yéménites ont besoin d'assistance en raison du conflit dans ce pays (archives).
Des millions de Yéménites ont besoin d'assistance en raison du conflit dans ce pays (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB

La Suisse salue l'accord historique sur les détenus au Yémen annoncé dimanche à Glion (VD). Mardi à Genève, elle a réitéré son soutien à l'émissaire de l'ONU Martin Griffiths qui a piloté avec le CICR les pourparlers entre gouvernement et rebelles Houthis.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait également salué l'accord arraché en Suisse. Pour autant, le numéro deux de la mission suisse auprès de l'ONU à Genève a affirmé mardi devant le Conseil des droits de l'homme que Berne restait «très préoccupée» par les «nombreuses violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire (DIH) par toutes les parties».

Il y a quelques semaines, le Groupe d'experts indépendants (GEE) mandaté par l'ONU avait dénoncé dans un rapport de nouveaux actes qui peuvent équivaloir à des crimes de guerre et la poursuite de l'impunité.

«Pas crédible»

Devant le Conseil, le représentant du gouvernement yéménite a rejeté les critiques de ces spécialistes. Le rapport «n'est pas crédible», ni «équitable», a-t-il affirmé. Il a ajouté que des cours spéciales avaient été lancées pour se prononcer sur les violations des droits de l'homme.

La Suisse soutient de son côté les trois experts. Elle déplore les meurtres, la torture, les détentions arbitraires, les violences sexuelles ou encore le manque d'accès à un procès équitable dont sont victimes les civils, a précisé le numéro deux de la mission suisse, Félix Baumann.

Dimanche, au terme d'une dizaine de jours de pourparlers facilités par l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Glion, un accord pour la libération de plus de 1080 détenus avaient été annoncé. Cet arrangement est le premier qui devrait permettre l'application d'un plus large consensus il y a deux ans pour l'échange de 15'000 prisonniers et dont la mise en oeuvre divisait les parties.

Soutien du CICR pour les détenus

Une fois le dispositif décidé, le CICR accompagnera la libération des détenus, dont près de deux tiers seront des rebelles Houthis et un peu plus d'un tiers des membres de l'armée et de la coalition, emmenée par l'Arabie saoudite, qui la soutient. Il est déjà convaincu que cet accord contribuera à relancer «des pourparlers de paix solides», selon son directeur régional.

M. Griffiths avait lui dénoncé récemment des «combats intensifiés, des besoins humanitaires accrus et la pandémie de Covid qui fait des ravages» au Yémen.

En quelque six ans, le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de victimes, surtout des civils, et provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde, une situation qui s'est détériorée également avec le coronavirus. Au total, environ 25 millions de personnes ont besoin d'aide, selon l'ONU.

Parmi les détenus qui doivent être relâchés figurent une vingtaine de militaires étrangers. La remise en liberté du frère du président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi par les rebelles «a été reportée» de son côté, selon un membre de la délégation gouvernementale.

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