UNRWABerne évalue l'audit, financement toujours en suspens
olpe, ats
23.4.2024 - 10:16
Le DFAE va «analyser en détail» le rapport d'experts indépendants sur l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza, publié lundi soir. Une décision sur le financement de l'agence sera prise ensuite.
olpe, ats
23.04.2024, 10:16
23.04.2024, 11:45
ATS
La Suisse n'a pas versé à ce jour sa contribution 2024 de 20 millions de francs à l'UNRWA, a rappelé mercredi le DFAE à Keystone-ATS. Cette suspension - annoncée il y a quelques mois après de graves accusations contre l'agence onusienne - est toujours valable.
«Le DFAE va désormais analyser en détail le rapport Colonna sur l'UNRWA et procédera ensuite à une évaluation globale. Avant toute décision sur le financement de l’UNRWA, les commissions de politique extérieure du National et des Etats seront consultées, comme l’a décidé le Parlement en décembre dernier», précise le département.
Celui-ci n'a pas indiqué quand la décision sera prise. Il s'agit de faire une évaluation globale et de se prononcer en fonction des éléments qui seront sur la table.
«Problème de neutralité politique»
L'audit sur l'agence onusienne, réalisé sous la conduite de l'ex-ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a conclu que l'UNRWA a des «problèmes de neutralité» politique. Cependant, Israël doit encore fournir la «preuve» d'une éventuelle implication terroriste de certains membres de l'agence, ont ajouté les experts.
Fruit de neuf mois de travail sur le terrain, ce rapport présenté à New York a été établi après qu'Israël a accusé l'agence onusienne d'employer des centaines de terroristes palestiniens, dont une douzaine seraient impliqués dans l'attaque du Hamas sur sol israélien le 7 octobre dernier. Depuis ces accusations, l'UNRWA est dans la tourmente. Son budget est en péril, en raison notamment du gel de la contribution américaine jusqu'en mars 2025.
Présentant ses recommandations pour l'agence, Catherine Colonna a déclaré: «Ce qui doit être amélioré sera amélioré. Je suis confiante dans le fait que la mise en oeuvre de ces mesures aidera l'UNRWA à remplir son mandat.»
Car «l'UNRWA demeure cruciale pour apporter une aide humanitaire vitale (...) notamment en matière de santé et d'éducation aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie», a reconnu le rapport.
Israël a critiqué ce document (qui) ignore «la gravité du problème». «Le Hamas a si profondément infiltré l'UNRWA qu'il n'est plus possible de déterminer où l'UNRWA s'arrête et où commence le Hamas», a fustigé un porte-parole de la diplomatie israélienne. Les Nations unies ont assuré de leur côté qu'un «plan d'action» serait mis en oeuvre.
Encore un peu de temps
Le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, patron de cette agence humanitaire qui compte plus de 30'000 employés, a promis un «renforcement de (nos) efforts et de (notre) réponse face à l'un des épisodes les plus difficiles de l'histoire du peuple palestinien».
Au sortir d'une rencontre avec des parlementaires fédéraux, M. Lazzarini a dit il y a un mois «l'importance que la Suisse continue à être partenaire de l'UNRWA». Le financement de l'agence est assuré jusqu'à fin mai, avait-il précisé.
Ce mercredi, sur la RTS, le président de la commission de politique extérieure du National, Laurent Wehrli (PLR/VD) a indiqué qu'un deuxième rapport de l'ONU était attendu.
Réagissant à l'audit de mardi, Alliance Sud a estimé que celui-ci représentait une décharge accordée à l'UNRWA. «Si l'agence n'existait pas, il n'y aurait pour ainsi dire plus d'opération humanitaire à Gaza», prévient-elle. L'alliance enjoint la Suisse de verser sa contribution sans plus attendre.
A l'inverse, l'ONG basée à Genève UN Watch parle d'un «rapport tronqué», d'une opération de «blanchiment» qui ignore des milliers de documents démontrant la promotion du terrorisme par l'UNRWA".