«Solidarité» Biden en Israël mercredi pour débloquer l'aide vers Gaza

ATS

17.10.2023 - 01:16

Le président américain Joe Biden va se rendre mercredi en Israël en signe de «solidarité» après l'attaque du Hamas. Son objectif est aussi de débloquer l'acheminement de l'aide vers la bande de Gaza, assiégée depuis plus d'une semaine par l'armée israélienne.

La visite a été annoncée par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, à l'issue d'une nuit d'entretien à Tel-Aviv avec le premier ministre Benyamin Netanyahou. M. Biden rencontrera aussi le président égyptien, le roi de Jordanie et le chef de l'autorité palestinienne à Amman, a annoncé le porte-parole du conseil de sécurité nationale américain John Kirby.

L'intense activité diplomatique internationale se poursuit pour tenter d'éviter que le conflit, déclenché par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, n'embrase la région. L'Iran a en effet menacé lundi soir d'une possible «action préventive» contre Israël, si le pays maintient son projet d'offensive terrestre contre l'organisation islamiste dans la bande de Gaza.

«Moment propice»

«La possibilité d'une action préventive de l'axe de la résistance est attendue dans les prochaines heures», a averti le ministre iranien des affaires étrangères, en employant une appellation informelle des Etats et organisations ennemis d'Israël et des Occidentaux. Plus tôt dans la journée, le ministre avait affirmé que l'«axe de la résistance» ne permettrait pas à l'Etat hébreu «de faire ce qu'il veut à Gaza».

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé que la visite de M. Biden ne remettait pas en cause l'offensive terrestre contre le Hamas. «Je ne pense pas que cette visite vise à l'empêcher», mais plutôt «à s'assurer qu'Israël a tout ce dont il a besoin pour se défendre», a-t-il dit.

«Nous commencerons les activités militaires renforcées lorsque le moment sera propice à la réalisation de l'objectif», avait-il indiqué avant l'annonce de la visite.

Selon le Wall Street Journal lundi, l'armée américaine a sélectionné environ 2000 membres de son personnel pour un éventuel déploiement en soutien à Israël. Ces troupes ne doivent pas combattre, mais, si besoin, effectuer des missions de conseil et d'assistance médicale.

Des milliers de morts

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël depuis l'attaque du Hamas. La plupart sont des civils morts le jour de l'attaque, la plus meurtrière depuis la création de l'Etat d'Israël. Les frappes de représailles israéliennes ont fait au moins 2750 mort, côté palestinien, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.

Onze journalistes palestiniens ont aussi été tués, a déclaré lundi le syndicat palestinien des journalistes. L'armée israélienne a aussi annoncé avoir récupéré sur le sol israélien les corps de 1500 combattants du Hamas.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a enlevé 199 personnes lors de l'attaque, selon Israël. Le Hamas évoque «200 à 250» otages à Gaza et fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens. Lundi soir, il a diffusé une vidéo d'"une des prisonnières à Gaza», identifiée par l'armée israélienne comme s'appelant Mia.

Acheminement de l'aide

Après son entretien avec M. Netanyahou, M. Blinken a également annoncé que les Etats-Unis avaient obtenu des garanties de la part d'Israël concernant l'acheminement de l'aide humanitaire étrangère dans la bande de Gaza. «A notre demande, les Etats-Unis et Israël ont accepté d'élaborer un plan qui permettra à l'aide humanitaire des pays donateurs et des organisations multilatérales d'atteindre les civils de Gaza», a-t-il expliqué.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti lundi d'une «catastrophe» humanitaire imminente. «Il reste 24 heures d'eau, d'électricité et de carburant» à Gaza et, si de l'aide n'y entre pas, les médecins n'auront plus qu'à «préparer les certificats de décès», avait déclaré le directeur de l'OMS pour la Méditerranée orientale.

Lundi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté une résolution proposée par la Russie pour un «cessez-le-feu humanitaire». Approuvée par cinq Etats membres du conseil, dont la Russie et la Chine, elle a été rejetée par quatre autres (Etats-Unis, Royaume-Uni, France et Japon) et six se sont abstenus, parmi lesquels le Brésil. Les 15 Etats membres du conseil doivent se prononcer sur une seconde résolution présentée par le Brésil, mardi à minuit.