Pas loin de l'Ukraine Biden se rend en Pologne vendredi

ATS

25.3.2022 - 06:38

Le président américain Joe Biden se rend vendredi en Pologne près de la frontière ukrainienne, montant en première ligne de l'engagement occidental contre l'invasion lancée par Moscou. Au plan militaire, l'opération ressemble de plus en plus à une guerre d'usure.

En se rendant en Pologne, Joe Biden monte en première ligne de l'engagement occidental contre l'invasion de l'Ukraine lancée par Moscou.
En se rendant en Pologne, Joe Biden monte en première ligne de l'engagement occidental contre l'invasion de l'Ukraine lancée par Moscou.
ATS

Keystone-SDA

La situation de la ville ukrainienne de Marioupol, sur la mer d'Azov, lourdement bombardée, se dégrade encore. Le maire de Marioupol, Vadim Boychenko, a avancé jeudi soir sur Telegram un dernier bilan de 15'000 habitants emmenés «de force» en Russie à bord de bus, ainsi que «la confiscation des passeports ukrainiens» d'habitants coincés sur place.

Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov affirme de son côté que sa milice paramilitaire, qui combat aux côtés de l'armée russe, a pris la mairie de Marioupol. L'information est impossible à confirmer de source indépendante. L'armée ukrainienne assure, elle, que la ville n'est pas encore tombée.

Combats acharnés

L'offensive se poursuit ailleurs dans le pays, avec des frappes meurtrières jeudi notamment à Kharkiv, deuxième ville du pays. «Les occupants tentent sans succès d'atteindre les frontières des régions de Donetsk et de Lougansk, d'encercler la ville de Kiev», a assuré dans la nuit de jeudi à vendredi l'armée ukrainienne.

«Il y avait beaucoup de tirs. Ils ont touché ma maison. Les fenêtres, les portes, les plafonds sont détruits», a raconté à l'AFP Iaroslava Delichevska, 58 ans, qui a fui, avec les cinq chiens de la famille, sa banlieue de Kiev, transformée en théâtre de combats acharnés.

La bataille s'intensifie sur le front de la capitale, où les lance-roquettes ukrainiens répondent à l'artillerie russe. «L'ennemi tentera probablement de reprendre les opérations offensives en direction des villes de Brovary et Boryspil afin de bloquer Kiev par l'est», ajoute l'état-major des forces armées ukrainiennes dans son dernier bulletin.

L'armée ukrainienne affirme aussi qu'en mer d'Azov, le navire russe «Saratov», destiné à une opération de «débarquement», «a été détruit lors de l'attaque contre le port occupé de Berdiansk». Deux autres navires russes de débarquement, le «Caesar Kunikov» et le «Novotcherkassk», ont aussi été «endommagés», selon Kiev.

Biden à Rzeszow

Dans sa dernière vidéo publiée sur Facebook, dans la nuit de jeudi à vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, retranché à Kiev, rend hommage à «l'opposition héroïque du peuple ukrainien face à l'invasion militaire russe».

En un mois de guerre, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, dont 121 enfants, 6,5 millions ont dû quitter leur maison et plus de 4300 bâtiments ont été détruits, selon un dernier bilan du président Zelensky.

Dans ce contexte, le président américain Joe Biden est attendu dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, seconde étape de son voyage en Europe. Arrivant de Bruxelles, il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine, où affluent les réfugiés.

Il recevra ensuite un compte-rendu sur «la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que [le président russe Vladimir, ndlr] Poutine a choisie», a précisé la Maison-Blanche.

Une «réponse» de l'OTAN

Joe Biden ira à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région. Ces deux jours de visite en Pologne interviennent à la suite d'un marathon diplomatique hors du commun à Bruxelles, où le président américain a multiplié les sommets – OTAN, G7, UE – pour vanter l'unité occidentale dans sa réponse à la Russie, un mois jour pour jour après le début de son invasion de l'Ukraine.

Il a promis pour la première fois une «réponse» de l'OTAN dans le conflit en Ukraine, si la Russie y recourait à l'arme chimique.