NicaraguaBiden qualifie la présidentielle nicaraguayenne de «comédie»
ATS
8.11.2021 - 02:41
Le président américain Joe Biden a qualifié dimanche de «comédie» les élections au Nicaragua, qui vont permettre au président Daniel Ortega de se maintenir au pouvoir pour un quatrième mandat. Tous les candidats de l'opposition avaient été incarcérés avant le scrutin.
Keystone-SDA
08.11.2021, 02:41
08.11.2021, 07:48
ATS
«Ce que le président du Nicaragua et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, ont orchestré aujourd'hui est une élection pantomime, qui n'était ni libre ni juste et certainement pas démocratique», a ajouté le 46e prédisent des Etats-Unis, cité dans un communiqué de la Maison-Blanche.
Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (02h00 lundi en Suisse) et les premiers résultats étaient attendus vers minuit, selon le tribunal électoral. Seul le taux de participation pourrait donner une idée de l'adhésion réelle des Nicaraguayens au «ticket» formé par Daniel Ortega, 76 ans et son épouse Rosario Murillo, 70 ans, vice-présidente depuis 2017.
Les rues étaient quasi désertes dimanche à Managua. Craignant une faible participation, le front sandiniste de libération nationale (FSLN, ex-guérilla au pouvoir) a organisé durant la journée des tournées de porte-à-porte pour mobiliser les électeurs.
«Ils conspiraient»
Après avoir déposé son bulletin dans l'urne, le président Ortega a accusé ses opposants d'être «des démons [...] qui choisissent la violence, le dénigrement, les calomnies, les campagnes pour que le Nicaragua soit de nouveau en proie à des affrontements violents, à la guerre».
Les candidats arrêtés «conspiraient. Ils ne voulaient pas que ces élections aient lieu, car ils ont depuis longtemps vendu leur âme à l'empire [nord-américain, ndlr] et vivent à genoux en réclamant des agressions contre le Nicaragua», a-t-il justifié.
Les journalistes de plusieurs médias internationaux, dont CNN et le Washington Post, se sont vu interdire l'accès au territoire. Le gouvernement nicaraguayen a refusé la présence d'observateurs indépendants.
Décapitée, ses dirigeants en détention ou en exil, l'opposition n'avait qu'un seul mot d'ordre pour les électeurs: «Restez à la maison». Les cinq candidats inscrits pour affronter le chef de l'Etat sont considérés par l'opposition comme des faire-valoir compromis avec le pouvoir.
Selon un sondage Cid-Gallup, s'ils avaient eu le choix, 65% des 4,4 millions d'électeurs inscrits auraient voté pour un candidat de l'opposition, contre 19% pour le président sortant.