Ukraine Blinken demande à Lavrov de mettre fin à la guerre

hl

2.3.2023 - 13:38

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré avoir demandé à son homologue russe Sergueï Lavrov de «mettre fin» à la «guerre d'agression» de la Russie en Ukraine, lors de leur échange en marge d'une réunion du G20 en Inde.

«Mettez fin à cette guerre d'agression, engagez-vous dans une diplomatie significative qui peut produire une paix juste et durable», a déclaré M. Blinken.
«Mettez fin à cette guerre d'agression, engagez-vous dans une diplomatie significative qui peut produire une paix juste et durable», a déclaré M. Blinken.
KEYSTONE/EPA/MICHAEL REYNOLDS

Keystone-SDA, hl

«J'ai dit au ministre des Affaires étrangères (russe) ce que j'ai dit, comme tant d'autres, la semaine dernière aux Nations unies et ce que tant de ministres des Affaires étrangères du G20 ont dit aujourd'hui: mettez fin à cette guerre d'agression, engagez-vous dans une diplomatie significative qui peut produire une paix juste et durable», a déclaré M. Blinken à la presse jeudi.

Le précédent entretien en tête-à-tête entre les deux hommes remontait à janvier 2022, quelques semaines avant l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février.

Jeudi, le chef de la diplomatie américaine a fait part à son interlocuteur de l'engagement des Etats-Unis à continuer à soutenir l'Ukraine.

Agenda chamboulé

L'Inde avait souhaité que sa présidence du G20 cette année se concentre sur des questions telles que la réduction de la pauvreté et le réchauffement climatique. Mais la guerre en Ukraine a éclipsé les autres points de l'ordre du jour. Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs demandé que la Russie renouvelle l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire ce mois-ci.

Cet accord scellé en juillet 2022 entre l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie a permis de limiter la grave crise alimentaire mondiale provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il a été reconduit mi-novembre pour les quatre mois d'hiver et expire le 18 mars.

«Comportement obscène»

En marge du G20, Sergueï Lavrov s'est également entretenu avec son homologue chinois Qin Gang, dont le pays entretient des liens étroits avec Moscou.

MM. Qin et Lavrov ont «unanimement rejeté les tentatives d'ingérence dans les affaires internes d'autres pays, d'imposer des approches unilatérales par le chantage et les menaces», selon un communiqué de la diplomatie russe.

Devant ses homologues du G20, le chef de la diplomatie russe a fustigé le «comportement obscène d'une série de délégations occidentales, qui ont transformé le travail sur l'agenda du G20 en une farce», d'après l'agence publique russe TASS.

«Nous devons tous reconnaître que le multilatéralisme est en crise aujourd'hui», avait asséné plus tôt le premier ministre indien Narendra Modi dans une déclaration pré-enregistrée, à l'ouverture de cette réunion.

«L'expérience de ces dernières années – crise financière, changement climatique, pandémie, terrorisme et guerre – montre clairement que la gouvernance mondiale a échoué», a-t-il souligné, appelant le G20 à s'entendre pour surmonter leurs différences.

L'Inde, qui préside cette année le Groupe des Vingt, entretient une amitié de longue date avec la Russie et n'a pas condamné l'invasion de l'Ukraine.

New Delhi est par ailleurs un important client de Moscou dans le domaine militaire.

Retrait des troupes russes

La réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 est intervenue après celle la semaine dernière des ministres des Finances, qui n'ont pu s'entendre samedi sur un communiqué commun en raison de leurs divergences concernant le conflit en Ukraine.

Jeudi, la Chine a de nouveau rejoint la Russie et refusé de signer le communiqué commun à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20.

Les deux pays ont fait part de leur opposition à un paragraphe exigeant le «retrait complet et inconditionnel de la Russie du territoire de l'Ukraine», selon un résumé des discussions du G20 publié par la présidence indienne.

La Russie souhaitait par ailleurs inscrire dans le document la nécessité d'une enquête «impartiale», après les explosions qui ont endommagé en septembre les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, a indiqué devant la presse M. Lavrov.

Les pays occidentaux et la Russie se rejettent la responsabilité de ces explosions.