BrésilBolsonaro hausse encore le ton au sujet des élections
ATS
3.8.2021 - 18:13
03.08.2021, 18:13
03.08.2021, 19:13
ATS
Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré mardi qu'il n'allait pas se laisser «intimider». Sa déclaration intervient au lendemain de l'ouverture d'une enquête de la justice électorale pour ses attaques sur la légitimité du système de vote électronique.
«Je n'accepterai pas d'intimidations. Je continuerai à exercer ma liberté d'expression, de critique, et surtout, à respecter la volonté populaire», a assuré le chef de l'Etat à des partisans à la sortie de sa résidence officielle à Brasilia.
«J'ai juré de donner ma vie à la patrie en cas d'agression externe ou interne. Le Brésil est en train de subir une agression interne», a-t-il insisté, réitérant qu'il n'accepterait pas des élections qui ne seraient pas «propres et démocratiques».
Critiques de longue date
Le dirigeant d'extrême droite critique depuis des années le système de vote par urnes électroniques en vigueur depuis 1996, faisant état de «fraudes» sans jamais fournir de preuves. Il ne préconise pas un retour du vote par bulletins en papier, mais l'impression de reçus après chaque vote électronique, pour permettre de recompter les voix «en public».
Une mesure rejetée par le Tribunal supérieur électoral (TSE), qui assure que le système actuel n'a jamais été émaillé d'irrégularités et que l'impression de reçus en papier pourrait au contraire exposer le vote «aux risques de manipulation du passé».
L'enquête du TSE doit notamment déterminer si le président Bolsonaro a commis des délits «d'abus de pouvoir économique et politique, d'utilisation abusive des médias, de corruption, de fraude (...) dans ses attaques contre le système de vote électronique et la légitimité des élections générales de 2022».
Manifestations pro-Bolsonaro
Cela n'a pas empêché M. Bolsonaro de réagir avec une grande virulence, affirmant que la parole du président du TSE, Luis Roberto Barroso n'avait «aucune valeur». Il l'avait traité d'"imbécile» en juillet.
Dimanche, des manifestations pro-Bolsonaro ont réuni plusieurs milliers de personnes dans les grandes villes brésiliennes pour protester contre le système de vote électronique.
Le président n'y a pas participé directement, mais s'est adressé à ses partisans par visioconférence. «Si c'est la volonté du peuple, je participerai à une manifestation à Sao Paulo pour laisser un dernier message à ceux qui osent agresser la démocratie», a-t-il annoncé mardi.
Selon des analystes consultés par l'AFP, en remettant en cause le système électoral, M. Bolsonaro prépare le terrain pour contester le résultat en cas de défaite. Sa popularité est au plus bas et il est donné largement perdant dans les sondages face à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).