Bombardement à Kramatorsk L'armée russe accusée de «crime de guerre»

ATS

21.2.2023 - 07:14

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi l'armée russe de «crime de guerre» dans le bombardement au missile de la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine. L'attaque avait tué en avril 2022 une soixantaine de civils cherchant à fuir la région.

Des militaires ukrainiens se tiennent à côté d'un fragment d'un missile Tochka-U avec une inscription en russe «Pour les enfants», sur une herbe après le bombardement russe à la gare de Kramatorsk, en Ukraine, le vendredi 8 avril 2022. (AP Photo/Andriy Andrienko)
Des militaires ukrainiens se tiennent à côté d'un fragment d'un missile Tochka-U avec une inscription en russe «Pour les enfants», sur une herbe après le bombardement russe à la gare de Kramatorsk, en Ukraine, le vendredi 8 avril 2022. (AP Photo/Andriy Andrienko)
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21.2.2023 - 07:14

«Les preuves indiquent clairement que le missile qui a tué et blessé des civils à la gare de Kramatorsk a été lancé du territoire contrôlé par la Russie dans l'est de l'Ukraine. Cette attaque constitue une violation des lois de la guerre et un crime de guerre apparent», écrit HRW dans cette enquête, réalisée avec l'agence d'investigations visuelles SITU Research.

L'ONG ajoute avoir identifié comme «lieu possible de lancement de l'attaque» le village de Kounié, dans la région de Kharkiv, alors sous contrôle russe.

Le 8 avril 2022, peu avant 10h30, alors que des milliers de civils se pressaient pour fuir la région menacée d'une offensive majeure des troupes russes, un missile Totchka-U équipé de bombes à sous-munitions avait frappé la gare de Kramatorsk, le principal centre d'évacuation de la région.

«Illégalement indiscriminée»

Soixante et une personnes avaient été tuées et plus de 160 blessées, d'après le bilan de la mairie de Kramatorsk. HRW arrive pour sa part au chiffre d'au moins 58 civils tués.

HRW a enquêté à Kramatorsk du 14 au 24 mai 2022, interrogeant des témoins et victimes de l'attaque et analysant «plus de 200 photographies et vidéos». L'ONG s'est aussi rendu à Kounié les 10 et 11 janvier, après sa libération par l'armée ukrainienne, où elle a parlé avec une quinzaine d'habitants.

Moscou a nié être à l'origine de l'attaque, accusant Kiev d'avoir tiré sur la gare pour perturber les évacuations, mais HRW dit n'avoir trouvé «aucune preuve à l'appui des affirmations russes».

«Au contraire, tout indique que les forces russes ont tiré le missile Totchka-U sur la gare de Kramatorsk», écrit l'ONG, qui dit avoir identifié «plusieurs lieux où les forces russes ont apparemment déployé des systèmes de missiles Totchka-U en Ukraine» depuis le début de la guerre.

Le plus crédible, selon Human Rights Watch, est le village de Kounié. Des photographies de satellites prises en avril montrent notamment «plusieurs grands conteneurs rectangulaires» dont la forme, la taille et la couleur correspondent à ceux de missiles Totchka-U.

«L'attaque de la Russie contre la gare bondée de Kramatorsk était illégalement indiscriminée», conclut HRW, qui affirme que la gare n'était pas un objectif militaire valable et que «les commandants et le personnel militaire russes qui ont ordonné et exécuté l'attaque ont commis un crime de guerre».

ATS