Grande-Bretagne Boris Johnson place le Brexit et la santé en tête de son programme

ATS

19.12.2019 - 14:42

La première des priorités de Boris Johnson est la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, dont il n'a eu de cesse de promettre la mise en oeuvre le 31 janvier, après trois reports.
La première des priorités de Boris Johnson est la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, dont il n'a eu de cesse de promettre la mise en oeuvre le 31 janvier, après trois reports.
Source: Keystone/EPA/WILL OLIVER

Le premier ministre britannique Boris Johnson a mis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) fin janvier en tête de son programme de politique nationale. Celui-ci a été décliné jeudi au parlement lors du traditionnel discours du trône de la reine.

Sortir de l'UE le 31 janvier (après trois reports), puis chercher à établir des accords de libre-échange avec les grandes puissances et investir dans le système de santé pour répondre aux attentes des électeurs des fiefs travaillistes qui ont basculé, etc. Une semaine après son succès triomphal aux législatives anticipées, le dirigeant conservateur a listé ses priorités par la voix de la souveraine de 93 ans.

«La priorité de mon gouvernement est de réaliser le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier», a d'emblée indiqué Elizabeth II. A cette fin, il présentera dès vendredi aux députés une loi d'application de l'accord de divorce négocié avec Bruxelles, censé terminer 47 ans de mariage difficile et plus de trois ans de psychodrame ayant suivi le référendum de 2016.

Après un vote en deuxième lecture vendredi, son adoption devrait s'achever après les fêtes. Elle fait peu de doute, les conservateurs disposant de 365 sièges sur 650 à la Chambre des communes. Downing Street a déjà annoncé jeudi la fermeture du ministère chargé des préparatifs du Brexit après la sortie le 31 janvier.

Accord de libre-échange

«Ensuite, mes ministres chercheront à établir une relation future avec l'UE fondée sur un accord de libre-échange qui profite à tout le Royaume-Uni», a poursuivi la reine, dont le discours sous les ors de la Chambre des Lords marque l'ouverture de la nouvelle session parlementaire.

Boris Johnson veut conclure cet accord commercial en moins d'un an, un calendrier jugé très serré à Bruxelles, et interdire dans la loi d'application de l'accord de retrait toute extension au-delà de 2020 de la période de transition censée ménager le temps de discuter la future relation.

Cette intransigeance a fait ressurgir les craintes d'une sortie sans accord dommageable à l'économie. L'UE a rétorqué qu'elle ferait le «maximum» pour aboutir à un accord avant l'échéance, tout en prévenant qu'un «no deal» aurait «plus d'impact sur le Royaume-Uni» que sur les Européens. Les ministres «commenceront aussi des négociations commerciales avec d'autres économies mondiales de premier plan», a indiqué le gouvernement, qui lorgne en premier lieu les Etats-Unis.

Contrairement à une tradition quasi immuable, la reine avait troqué son carrosse pour une Bentley et sa couronne pour un chapeau vert d'eau. Le cérémonial millimétré et pompeux du discours a été quelque peu réduit: Noël approche et le dernier discours de la reine remontait à deux mois seulement, avant le scrutin voulu par l'exécutif alors minoritaire pour avoir les coudées franches sur le Brexit.

Renflouer le NHS

Boris Johnson, qui a séduit un électorat populaire dans des régions votant jusqu'alors pour les travaillistes, revendique être à la tête d'un «gouvernement du peuple» chargé de répondre aux aspirations des Britanniques en matière de services publics, de justice sociale ou encore d'infrastructures. Outre le Brexit, il a insisté jeudi sur sa volonté d'augmenter à coup de milliards les moyens du système public de santé (NHS), gratuit et chéri des Britanniques, mais affaibli par des années d'austérité conservatrice.

Le dirigeant prévoit aussi, dans son programme législatif fourni, d'instaurer un système d'immigration à points, de durcir les peines de prison pour les infractions terroristes et d'instaurer un service minimum dans les transports en cas de grève.

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