France Brève apparition d'un gilet jaune à Matignon

ATS

30.11.2018 - 17:37

"Je souhaitais et j'ai demandé à plusieurs reprises à ce que cet entretien soit filmé et retransmis en direct à la télévision, cela a été refusé", a déclaré à la presse Jason Herbert, l'un des huit représentants désignés mais contestés des "gilets jaunes", pour justifier son départ de la réunion.
"Je souhaitais et j'ai demandé à plusieurs reprises à ce que cet entretien soit filmé et retransmis en direct à la télévision, cela a été refusé", a déclaré à la presse Jason Herbert, l'un des huit représentants désignés mais contestés des "gilets jaunes", pour justifier son départ de la réunion.
Source: Keystone/AP/THIBAULT CAMUS

Le gouvernement français ne parvient pas à organiser une concertation avec le mouvement populaire et multiforme des "gilets jaunes", à la veille de leur troisième week-end de mobilisation pour le pouvoir d'achat. Le phénomène a également une autre capitale: Bruxelles.

Le rendez-vous d'une délégation de "gilets jaunes" avec le premier ministre français Edouard Philippe a tourné au fiasco vendredi après-midi, avec la présence de seulement deux d'entre eux, dont l'un est ressorti presque aussitôt. De nombreux politiciens appellent le gouvernement à faire un geste en direction des "gilets jaunes".

"Je souhaitais et j'ai demandé à plusieurs reprises à ce que cet entretien soit filmé et retransmis en direct à la télévision, cela a été refusé", a déclaré à la presse Jason Herbert, l'un des huit représentants désignés mais contestés, pour justifier son départ de la réunion.

Le jeune homme était arrivé à Matignon dans l'après-midi. Depuis l'annonce du rendez-vous jeudi matin, le cabinet d'Edouard Philippe n'a jamais été en mesure de dire qui et combien de personnes seraient reçues. "Aujourd'hui, nous ne sommes que deux, nous avons tous reçu d'énormes pressions. Je parle de menaces d'agression, verbales ou physiques, notre vie est en jeu", a affirmé M. Herbert, l'un des meneurs des "gilets jaunes" en Charente.

Le second "gilet jaune" reçu par Edouard Philippe et le ministre de la Transition écologique François de Rugy, est arrivé par une porte dérobée, sans passer devant la presse. Ni Matignon ni M. Herbert n'ont voulu révéler son identité. Les pressions "ont été à 99% de la part d'autres gilets jaunes (...) pas des personnes pacifiques, des personnes radicales", a indiqué M. Herbert.

"La porte de Matignon toujours ouverte"

"La porte de Matignon sera toujours ouverte" à des représentants des "gilets jaunes", a de son côté déclaré à la presse le chef du gouvernement. M. Philippe a jugé cette discussion, qui a duré plus d'une heure, "utile" et "intéressante". "Cet échange a eu lieu, avec moins de représentants que j'espérais, mais il a eu lieu et je pense que c'était important qu'il ait lieu", a-t-il ajouté.

Le mouvement des "gilets jaunes", né de manière spontanée contre la taxation des carburants, évolue hors des structures de concertations traditionnelles, sans cadres. Par ailleurs, ses revendications ont évoluées, tout en restant majoritairement axées sur le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.

Illustration des difficultés pour l'exécutif français à appréhender et à convaincre: la ministre des Outre-mer Annick Girardin a été exfiltrée par son service d'ordre lors d'une rencontre vendredi avec des manifestants "gilets jaune" de l'île de la Réunion, où la mobilisation est forte.

Sous haute sécurité

Ces vaines tentatives gouvernementales surviennent à la veille d'un troisième week-end de mobilisation des "gilets jaunes" un peu partout en France. Samedi dernier, les images de heurts entre manifestants portant des gilets jaunes et les forces de l'ordre sur la célèbre avenue parisienne des Champs-Elysées, avaient fait le tour du monde.

Samedi, le périmètre de la fameuse avenue sera sous haute surveillance. La police laissera passer les piétons après les avoir fouillés et les voitures interdites. D'importants moyens policiers seront déployés dans la capitale, alors que certains commerçants insistent sur l'importance de leur chiffre d'affaires en cette période, à quelques semaines des fêtes de fin d'année.

Pour la première fois vendredi, des manifestants en gilets jaunes ont défilé à Bruxelles, où il y a eu, là aussi, des affrontements. C'est la première fois que le phénomène se produit hors de la région francophone de Wallonie.

Deux véhicules de police ont été incendiés lors d'incidents à la fin d'un défilé d'environ 300 "gilets jaunes", pendant laquelle la police a fait usage de canons à eau pour disperser des manifestants qui lançaient des projectiles. Une soixantaine de personnes ont été interpellées.

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