Save the Children Camps de réfugiés syriens: des enfants risquent d'y rester 30 ans

ATS

23.3.2022 - 08:03

Le rapatriement des enfants étrangers de djihadistes présumés détenus dans les camps du nord-est de la Syrie va prendre 30 ans au rythme actuel, a averti mercredi l'ONG Save the Children. L'association lance un appel à accélérer ces rapatriements.

Save the Children a indiqué que 18'000 enfants irakiens et 7300 mineurs originaires d'autres pays étaient retenus dans les camps d'Al-Hol et de Roj, contrôlés par l'administration semi-autonome kurde.
Save the Children a indiqué que 18'000 enfants irakiens et 7300 mineurs originaires d'autres pays étaient retenus dans les camps d'Al-Hol et de Roj, contrôlés par l'administration semi-autonome kurde.
KEYSTONE

L'offensive des forces kurdes et américaines qui a permis la chute du califat – autoproclamé en 2014 à cheval entre la Syrie et l'Irak -, a donné lieu à l'arrestation de dizaines de milliers de djihadistes présumés et membres de leur famille, dont de nombreux étrangers, et leur incarcération dans des camps.

Save the Children a indiqué que 18'000 enfants irakiens et 7300 mineurs originaires d'autres pays étaient retenus dans les camps d'Al-Hol et de Roj, contrôlés par l'administration semi-autonome kurde, y déplorant de «mauvaises» conditions de vie. Quelque 200 enfants français y seraient notamment détenus.

74 enfants morts en 2021

«Plus ces enfants restent à Al-Hol et Roj, plus ils font face à des dangers», s'est alarmée la directrice pour la Syrie de l'ONG, Sonia Khush. Le camp d'Al-Hol, où vivent quelque 56'000 personnes selon l'ONU, a été notamment le théâtre de tentatives d'évasion et d'attaques.

En 2021, 74 enfants y sont morts, dont huit ont été tués, a indiqué l'ONG.

Malgré les exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-goutte par crainte d'éventuels actes terroristes sur leur sol.

«Quand est-ce que les dirigeants prendront leurs responsabilités et les ramèneront» dans leur pays?, s'est interrogée Mme Khush.