Migrants à Ceuta «L'Europe ne se laissera intimider par personne»

ATS

19.5.2021 - 10:45

C'est l'affirmation lancée mercredi par le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, à propos de l'afflux dans l'enclave espagnole de Ceuta de milliers de migrants en provenance du Maroc.

«Ceuta, c'est l'Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n'est pas le problème de Madrid, c'est le problème de tous», considère Margaritis Schinas. (archives)
«Ceuta, c'est l'Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n'est pas le problème de Madrid, c'est le problème de tous», considère Margaritis Schinas. (archives)
KEYSTONE

Dans une allusion très claire au Maroc, M. Schinas a affirmé, au cours d'une interview à la radio publique espagnole, que l'Europe ne serait «pas victime de ces tactiques».

«Ceuta, c'est l'Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n'est pas le problème de Madrid, c'est le problème de tous» les Européens, a déclaré M. Schinas, qui s'exprimait en espagnol.

Bruxelles avait déjà exprimé mardi sa solidarité vis-à-vis de l'Espagne et appelé le Maroc, par la voix de la commissaire européenne Ylva Johansson, à empêcher les «départs irréguliers» depuis son territoire.

«Personne ne peut intimider ou faire chanter l'Union européenne», a encore dit M. Schinas, qui a rappelé qu'il y avait déjà eu «ces 15 derniers mois quelques tentatives de pays tiers (...) d'instrumentaliser» la question migratoire.

«Cela, nous ne pouvons pas le tolérer», a-t-il lancé, mentionnant nommément la Turquie.

Près de 8000 migrants entrés illégalement à Ceuta

Selon les derniers chiffres du gouvernement espagnol, près de 8000 migrants sont entrés illégalement à Ceuta depuis lundi matin. Environ 4000 ont déjà été refoulés vers le Maroc, d'après la même source.

Sur fond de crise diplomatique majeure avec le Maroc, liée à l'accueil en Espagne pour y être soigné du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, le gouvernement espagnol a répliqué mardi en convoquant l'ambassadrice marocaine pour lui exprimer son «mécontentement» face à l'arrivée de ces milliers de migrants.

Le Maroc a immédiatement rappelé son ambassadrice à Rabat «pour consultation».