Des djihadistes présumés ont attaqué un détachement militaire samedi dans le nord du Burkina Faso. Cinq soldats ont été tués et trente «terroristes abattus» lors de cette attaque, a annoncé l'état-major burkinabè des armées.
21.05.2022, 21:46
21.05.2022, 22:24
ATS
«Le détachement militaire de Bourzanga», localité de la région du Centre-Nord, «a vigoureusement riposté à une attaque de sa base ce samedi» par des «terroristes venus en très grand nombre et lourdement équipés», selon un communiqué de l'armée.
«Cinq militaires ont été mortellement atteints et dix autres ont été blessés au cours des combats», indique le texte. «Le bilan provisoire établi fait état d'au moins trente terroristes abattus». Selon l'état-major, les assaillants «ont dû battre en retraite face à la puissance de feu des éléments du détachement et à l'intervention de l'aviation».
L'armée affirme que «dans leur débandade, plusieurs terroristes, dont certains blessés, se sont fondus aux populations civiles pour tenter d'échapper à la poursuite des militaires». «Les opérations de ratissage et de sécurisation se poursuivent dans la zone», ajoute-t-elle.
«Riposte héroïque»
Après la fuite des djihadistes présumés, «de l'armement (individuel et collectif), des munitions, des motos (une trentaine) et des moyens de communication (ont été) récupérés, un véhicule blindé et des pickup armés, utilisés par les terroristes pour attaquer la base, ont été également saisis», selon le communiqué.
Rendant hommage aux soldats tués, le chef d'état-major des armées, le colonel David Kabré, a salué «la riposte héroïque» des soldats. Il a appelé «toutes les unités engagées à rester mobilisées autour de notre objectif commun, qui est la reconquête de l'intégrité de notre territoire».
Jeudi, onze soldats avaient déjà été tués dans l'est du pays lors d'une attaque de djihadistes présumés contre un détachement militaire. Et il y a une semaine, une quarantaine de supplétifs de l'armée et de civils avaient été tués lors de trois attaques dans les mêmes régions.
Recrudescence des attaques
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est, est depuis 2015 la cible d'attaques djihadistes perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) qui ont fait plus de 2000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'être inefficace face à la violence djihadiste, a fait de la question sécuritaire sa «priorité».
Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, M. Damiba fait depuis face à une recrudescence d'attaques de djihadistes présumés qui ont fait près de 200 morts, civils et militaires.