VoteCinquièmes législatives anticipées depuis 2008 au Kosovo
ATS
14.2.2021 - 06:08
Le Kosovo vote dimanche lors de législatives dans lesquelles une nouvelle génération veut mettre fin au règne des anciens commandants rebelles. Elle espère capitaliser sur le ras-le-bol de la population face à la stagnation, la corruption et l'instabilité politique.
L'ex-province de Belgrade, qui se bat toujours pour sa pleine reconnaissance sur la scène internationale, connaît son cinquième scrutin anticipé depuis la proclamation d'indépendance en 2008.
Le gouvernement qui sortira des urnes sera le troisième depuis le début de la pandémie due au nouveau coronavirus voici un an. Celle-ci a aggravé les difficultés économiques du territoire pauvre et fait plus de 1500 morts, alors que la vaccination est encore loin.
Les anciens héros du combat indépendantiste contre l'oppresseur serbe (1998-1999) ont longtemps dominé le sommet du pouvoir. Mais «le temps est venu de faire un vrai ménage», s'exclame Sabri Kadriu, professeur d'économie.
La soif de changement est incarnée pour beaucoup par Vetevendosje (VV) ou «autodétermination». Le mouvement nationaliste de gauche d'Albin Kurti, parti en guerre contre la corruption, est particulièrement populaire chez les jeunes et la nombreuse diaspora.
Certains sondages créditent le parti réformiste de 50% des suffrages, mais la question est de savoir si Albin Kurti réussira à obtenir une majorité de gouvernement.
Fuite des jeunes
«Nous arrivons. Ils partent», a promis Albin Kurti, orateur redoutable de 45 ans, passé par les geôles de Slobodan Milosevic, ajoutant qu'il serait «un premier ministre pour tous».
Ses partisans accusent les ex-guérilleros de captation des ressources de l'Etat et de clientélisme dans le territoire de 1,8 million d'habitants, où le salaire moyen est de 500 euros environ. En butte à un taux de chômage de 50%, les jeunes cherchent massivement leur salut dans l'émigration, en Suisse ou en Allemagne.
L'ex-rébellion part au combat électoral handicapée par l'absence de plusieurs de ses grandes figures, dont l'ancien président Hashim Thaçi, inculpé en novembre pour crimes de guerre par la justice internationale.
En face, les chances de VV sont accrues par le ralliement de la présidente par intérim Vjosa Osmani, 38 ans, symbole d'une classe politique nouvelle génération qui a quitté la LDK de centre-droit du premier ministre sortant Avdullah Hoti.
Les sondages relèguent le PDK de l'ex-président Thaçi et d'autres anciens rebelles à une vingtaine de points derrière VV, tandis que la LDK arriverait en troisième position.
Les électeurs votent entre 07h00 et 19h00, avec des résultats préliminaires attendus quelques heures plus tard.