CisjordanieAttaque israélienne meurtrière sur un camp de réfugiés
ATS
23.7.2024 - 16:17
Plusieurs responsables palestiniens ont annoncé mardi que cinq personnes dont une mère et sa fille avaient été tuées dans un camp de réfugiés de Cisjordanie occupée lors d'un raid de l'armée israélienne. Celle-ci assure y avoir tué un commandant local du Hamas.
Keystone-SDA
23.07.2024, 16:17
23.07.2024, 16:47
ATS
Les forces israéliennes ont investi ce camp au petit matin et tué cinq personnes, ont affirmé plusieurs sources au sein du camp de Tulkarem, un des bastions de l'activisme palestinien situé à l'extrémité ouest de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Parmi les victimes figurent une femme et sa fille qui travaillaient bénévolement pour des services de secours locaux, a affirmé une première source qui a requis l'anonymat.
Confirmant ce bilan, un responsable du camp de réfugiés, Faisal Salamah, a affirmé à l'AFP que l'armée israélienne était entrée dans les lieux «à la première heure» mardi, tuant «trois jeunes» outre les deux femmes.
Attaque de drone
De son côté, l'armée israélienne assure avoir mené une attaque de drone dans la nuit qui a tué le dirigeant de la branche armée du Hamas à Tulkarem, Ashraf Nafea.
Ce dernier était notamment «responsable de la fabrication (...) d'explosifs destinés à attaquer des soldats» de l'armée israélienne, selon son communiqué.
Le Hamas, en guerre avec Israël depuis l'attaque du 7 octobre, a confirmé un «lâche assassinat» à Tulkarem du «commandant martyr Ashraf Eid Nafea».
Dans un communiqué transmis par ailleurs à l'AFP, une porte-parole de l'armée a affirmé que l'une des deux femmes tuées était une «terroriste armée».
Bulldozers et véhicules militaires
Le Croissant-Rouge palestinien avait de son côté fait savoir dès 02h00 mardi que ses équipes avaient pris en charge un homme blessé par balle. Il a ensuite indiqué avoir pris en charge puis transporté à l'hôpital trois femmes dont une «blessée à l'oeil par un éclat d'obus» dans le camp de Tulkarem.
L'agence officielle palestinienne Wafa a quant à elle évoqué une «attaque au drone» israélienne accompagnée d'une incursion de 25 véhicules militaires et de nombreux bulldozers.
Des camions de l'armée israélienne circulaient encore, mardi, sur une étroite route du camp de réfugiés densément peuplé, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Pousser les gens à partir»
En détruisant des «rues, les magasins et les maisons», l'armée israélienne veut «pousser les gens à partir», a estimé auprès de l'AFP une habitante du camp, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Par ailleurs, deux Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne à Sa'ir, localité proche de Hébron dans le sud de la Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Interrogée sur ce point, l'armée israélienne a répondu qu'elle menait une «opération antiterroriste dans la zone de Sa'ir».
«Durant cette opération, une violente émeute a éclaté et des terroristes ont lancé des pierres (...) en direction des soldats qui ont répondu par des tirs pour écarter la menace», a poursuivi l'armée.
Près de 600 Palestiniens tués
La guerre dans la bande de Gaza a entraîné une intensification des violences en Cisjordanie occupée.
Depuis le 7 octobre, au moins 579 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou colons israéliens, selon les autorités palestiniennes. D'après des données officielles israéliennes, au moins 16 Israéliens sont morts dans des attaques ou attentats palestiniens.
La présence d'Israël dans le territoire palestinien occupé (Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et bande de Gaza) vient d'être jugée «illicite» par la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU.