Marine Le PenA une semaine du scrutin, elle y croit
ATS
1.4.2022 - 19:18
Coup de froid sur la France vendredi mais pas, semble-t-il, pour Marine Le Pen: à une semaine ou presque du scrutin, la candidate d'extrême droite vient titiller le favori de la présidentielle Emmanuel Macron. Le camp du chef de l'Etat sortant crie à l'"imposture».
01.04.2022, 19:18
ATS
«Cette fois-ci, c'est la bonne, les gens en ont marre d'Emmanuel Macron», assure Nicolas Weber, 23 ans, sur le marché de Haguenau (Alsace), après avoir fait un selfie avec Marine Le Pen. Celle-ci, déjà candidate à l'Elysée à deux reprises, se dit «sereine» et affirme «sentir sur le terrain une grande dynamique, un espoir qui s'est levé en cette fin de campagne».
La question d'une possible victoire de la candidate du Rassemblement national (RN) électrise une campagne marquée par la pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine, sur fond de craintes d'une abstention record le 10 avril.
L'écart se resserre
Les sondages ne sont qu'un instantané à un moment donné et n'anticipent en rien le résultat des urnes. Mais ils se suivent et se ressemblent depuis plusieurs mois, donnant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, pour un match retour de 2017.
Avec toutefois un écart qui se resserre entre le président-candidat, qui se veut «en même temps» de gauche et de droite, et sa rivale d'extrême droite, qui attire un électorat populaire et qui s'évertue à lisser son image.
Pour Arnaud Mercier, chercheur en communication politique à l'université Paris Panthéon-Assas, l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour constitue «le meilleur argument de dédiabolisation que Marine Le Pen puisse trouver». Car «à coté de Zemmour, n'importe qui passe pour un modéré».
En marge d'un déplacement au marché de gros de Rungis pour opposer la «France des travailleurs du matin» à celle «des assistés et des profiteurs», Eric Zemmour a accusé les médias d'avoir fait preuve de «bienveillance» et de «complaisance» avec Marine Le Pen.
Pouvoir d'achat
Préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat est au coeur de cette campagne. La thématique est encore plus d'actualité avec les répercussions de la guerre en Ukraine qui ont fait flamber les prix de l'énergie et des céréales.
Vendredi, Marine Le Pen est apparue requinquée avant de tenir une réunion publique en Moselle, en soirée. «Ce qui a été annoncé comme étant la réélection obligatoire d'Emmanuel Macron était une fake news», a-t-elle déclaré à Haguenau, en jugeant «assez lourdingues» les attaques de la Macronie contre elle.
Elle dit avoir fait le choix de la «proximité» contre le «gigantisme» alors qu'Emmanuel Macron prépare un grand meeting samedi près de Paris. Mais pas question de s'endormir sur des sondages porteurs. «La victoire est possible, mais elle n'est pas acquise. Chaque voix compte», a insisté son porte-parole Laurent Jacobelli.
«C'est la droite qui fait la sécurité»
La défense du pouvoir d'achat était aussi au menu de Valérie Pécresse. Au coude-à-coude avec Eric Zemmour autour de 10% des intentions de vote, la candidate de droite tenait une réunion publique à Toulon en soirée.
Toujours ferme sur le régalien, elle a fustigé en Emmanuel Macron «le candidat du bavardage» sur la sécurité, au lendemain d'une visite nocturne dans les quartiers nord de Marseille. «C'est la droite qui fait la sécurité», a-t-elle dit.
«Imposture»
Le Premier ministre Jean Castex se trouvait, lui, à Carpentras (sud-est), sur des terres favorables au parti de Marine Le Pen. La présidentielle «n'est pas jouée» et «tout le monde doit se mobiliser», car une élection de Marine Le Pen serait une «catastrophe», a-t-il insisté.
Selon lui, la candidate RN «fait croire qu'elle a changé, qu'elle est devenue plus souple, plus centriste presque, mais c'est de l'imposture. Elle n'a pas changé». Il devait rappeller tous les amortisseurs mis en place par l'exécutif pour atténuer l'inflation le jour où la ristourne gouvernementale d'au moins 15 centimes par litre de carburant est effective.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il semble consolider sa troisième place (15%), en caressant l'espoir d'un «front républicain» faisant barrage à l'extrême droite et qui le porterait au second tour. Il prépare un grand meeting dimanche sur la place du Capitole à Toulouse.