Coopérer contre la pandémie Biden et Xi Jinping à une réunion virtuelle

ATS

16.7.2021 - 19:28

Les dirigeants de la région Asie-Pacifique, dont les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping, ont participé vendredi à une rencontre virtuelle. Au coeur des discussions: la coopération contre l'épidémie de Covid-19 et ses répercussions économiques.

Le président américain Joe Biden 
Le président américain Joe Biden 
KEYSTONE

Ces retrouvailles des dirigeants des pays du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) dans un format virtuel inédit ont été organisées en urgence par la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.

La Nouvelle-Zélande doit organiser en novembre en ligne le sommet annuel de l'organisation. Mais Mme Ardern a estimé que le contexte extraordinaire créé par la pandémie imposait de traiter sans tarder certaines questions.

«C'est une occasion unique pour que les dirigeants de l'Apec discutent de la façon dont nous aidons notre région à traverser la crise sanitaire et à accélérer la reprise économique», a déclaré Mme Ardern avant la rencontre. «Répondre de façon collective est vital pour accélérer la reprise économique de la région», a dit Mme Ardern.

La Maison-Blanche a assuré avant le sommet que les Etats-Unis avaient l'intention de servir d'«arsenal de vaccins dans la région». Ce sommet sera l'occasion pour le président américain de rencontrer de nombreux dirigeants de la région pour la première fois depuis son entrée en fonction en janvier, et d'afficher l'objectif d'une région «indo-pacifique libre et ouverte», selon des responsables américains.

Rivalités mises de côté?

Le président russe Vladimir Poutine, les Premiers ministres japonais Yoshihide Suga et australien Scott Morrison participeront à cette rencontre de l'Apec, dont les pays-membres produisent 60% du PIB mondial. Reste à savoir si MM. Biden et Xi pourront mettre de côté les rivalités d'une relation américano-chinoise de plus en plus tendue pour coopérer comme le souhaite Mme Ardern.

Washington accuse Pékin de manque de transparence sur les origines de la pandémie, alors que les différends commerciaux et la question du traitement de la minorité ouïghoure en Chine suscitent des tensions entre les deux pays.

Mme Ardern espère par ailleurs des pouvoirs accrus pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que des dispositifs transfrontaliers pour identifier et réagir au plus vite aux futures épidémies. «Il est évident que notre communauté internationale n'était pas correctement préparée pour le Covid-19», a-t-elle souligné.

Elle a plaidé aussi pour une meilleure coopération internationale sur les vaccins, jugeant que les poussées épidémiques incontrôlées du variant Delta en Thaïlande ou en Indonésie rappellent à quel point les Etats auraient tort de tout miser sur la vaccination de leur population au détriment de la coopération internationale. «Personne ne sera en sécurité avant que tout le monde ne soit en sécurité», a-t-elle dit.

Elle souhaite notamment plus de ressources pour Covax, le programme de l'ONU visant à garantir un accès équitable aux vaccins et auquel les Etats-Unis ont largement contribué, mais qui peine à réunir suffisamment de doses pour les pays les plus pauvres. Alors que dans certains pays développés, 70% de la population est vaccinée, dans d'autres, cette proportion est inférieure à 1%, selon l'ONU.

3 milliards d'aide au développement

Vendredi, Xi Jinping a promis 3 milliards de dollars d'aide aux pays en développement pour combattre le Covid-19. Il a déclaré que ces fonds supplémentaires, qui font suite à une promesse d'aide similaire en mai, étaient destinés à «soutenir la lutte contre le Covid-19 et la reprise économique et sociale dans d'autres pays en développement», selon l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.

Dans une intervention vidéo, le président chinois a ajouté que la Chine avait déjà fourni aux pays en développement plus de 500 millions de doses de vaccin contre le Covid-19.

Face aux critiques sur la façon dont elle a géré les débuts de l'épidémie dans la ville de Wuhan et aux appels à une enquête internationale sur les causes de la pandémie, Pékin a tenu à se positionner comme un sauveur pour les autres pays qui luttent actuellement pour maîtriser le virus.

La Chine, où le coronavirus est apparu fin 2019, a promis des milliards de dollars d'aide, d'équipement médical et de vaccins à des pays du monde entier ces derniers mois, alors qu'elle-même maîtrisait l'épidémie sur son propre territoire.