COP15 Encore aucune avancée majeure à la mi-parcours

ATS

13.12.2022 - 01:26

A la mi-parcours de la COP15 sur la biodiversité à Montréal, aucune avancée majeure n'a été enregistrée, tant sur la question du financement entre Etats du nord et du sud que sur l'objectif phare de protéger 30% de la planète. La réunion s'achève lundi.

La COP15 sur la biodiversité a lieu à Montréal (archives).
La COP15 sur la biodiversité a lieu à Montréal (archives).
ATS

Keystone-SDA

De l'avis général, les négociations entreront dans le dur jeudi, quand les ministres de l'environnement des 196 membres de la convention de l'ONU sur la diversité biologique (CDB) prendront le relais de leurs délégués.

Les chances d'aboutir le 19 décembre à l'approbation d'un ambitieux «pacte de paix à la nature» – une vingtaine d'objectifs pour arrêter la destruction des eaux, des forêts et du vivant d'ici à la fin de la décennie – sont compromises si le projet d'accord reste en l'état.

Malgré des dizaines d'heures de travail pour les 5000 délégués depuis le 3 décembre, le texte est très en retard, plombé par des dizaines de points toujours en négociation. Seuls cinq des 22 ou 23 objectifs envisagés avaient été tranchés lundi. «Les gouvernements progressent, mais pas assez vite pour préparer un texte propre à l'arrivée des ministres», regrette Alfred DeGemmis, haut responsable de la Wildlife Conservation Society (WCS).

Tempus fugit

Un million d'espèces sont menacées d'extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées, la fertilité des sols et la pureté de l'eau sont compromises, tandis que les océans sont mis en péril par la pollution et le changement climatique.

«Nous sommes encore très loin du but, mais nous voyons la lumière au bout du tunnel», veut croire Marco Lambertini, patron du WWF international, qui constate «une implication plus constructive» qu'au début du sommet. «On voit se dessiner un marché où les pays du sud disent qu'ils n'accepteront pas de s'engager sur des ambitions fortes sans des financements correspondant en face», résume Sébastien Treyer, directeur général du groupe de réflexion IDDRI.

Le Brésil a réitéré samedi, au nom du continent africain et de 14 autres pays dont l'Inde et l'Indonésie, la demande de «subventions financières d'au moins 100 milliards de dollars par an ou 1% du PIB mondial jusqu'en 2030». Cette augmentation est jugée irréaliste par les pays riches, pour qui l'aide au développement dédié à la biodiversité en 2020 représentait 10 milliards de dollars par an en 2020.