Coran brûlé devant une mosquée Le gouvernement suédois condamne un acte «islamophobe»

ATS

2.7.2023 - 18:06

Le gouvernement suédois a condamné dimanche l'incendie d'un Coran devant une mosquée de Stockholm. Il l'a qualifié d'acte «islamophobe». Plus tôt dans la journée, l'Organisation de Coopération islamique (OCI) avait appelé à éviter qu'un tel incident ne se reproduise.

La police est intervenue après qu'un Irakien a brûlé un exemplaire du Coran à Stockholm mercredi.
La police est intervenue après qu'un Irakien a brûlé un exemplaire du Coran à Stockholm mercredi.
KEYSTONE/EPA/STEFAN JERREVANG

Keystone-SDA

Le gouvernement «comprend parfaitement que les actes islamophobes commis par des individus lors de manifestations en Suède peuvent être offensants pour les musulmans», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Nous condamnons fermement ces actes, qui ne reflètent en aucun cas les vues du gouvernement suédois.»

Cette prise de position est intervenue peu après que l'OCI, organisation internationale regroupant 57 pays, a appelé à éviter que des exemplaires du Coran ne soient à nouveau brûlés.

Elle a exhorté ses Etats membres à «prendre des mesures collectives pour empêcher que des profanations d'exemplaires (du Coran) ne se reproduisent», selon un communiqué publié à l'issue de la réunion «extraordinaire» de l'organisation, à son siège de Jeddah, en Arabie Saoudite.

«Le fait de brûler un Coran, ou tout autre texte sacré, est un acte offensant et irrespectueux et une provocation manifeste. Les expressions de racisme, de xénophobie et d'intolérance qui y sont liées n'ont pas leur place en Suède ou en Europe», a poursuivi le ministère suédois des Affaires étrangères. Tout en soulignant aussi que la Suède a un «droit constitutionnellement protégé à la liberté de réunion, d'expression et de manifestation».

Protestation dans plusieurs pays

Un Irakien de 37 ans vivant en Suède a piétiné mercredi un exemplaire du livre sacré des musulmans et mis le feu à plusieurs pages. L'incident a coïncidé avec le début de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha et la fin du grand pèlerinage annuel à La Mecque, provoquant des réactions de colère dans le monde musulman.

Après l'autodafé, des pays à majorité musulmane comme l'Irak, le Koweït, les Emirats arabes unis ou le Maroc ont convoqué les ambassadeurs suédois en signe de protestation.

La police suédoise avait autorisé le rassemblement au cours duquel des pages du Coran ont été brûlées, mais a ouvert par la suite une enquête pour «agitation contre un groupe ethnique», au motif que l'autodafé s'est déroulé devant une mosquée.