Mexique Début de l'examen de la réforme du marché de l'électricité

ATS

17.4.2022 - 21:12

Jour de haute tension pour le président du Mexique Andrés Manuel Lopez Obrador: la Chambre des députés a commencé dimanche l'examen de son emblématique réforme, passant par une révision de la Constitution, du marché de l'électricité, rejetée par les Etats-Unis et l'opposition.

Le vote sur la réforme initiée par Andrés Manuel Lopez Obrador pourrait intervenir dimanche soir ou dans la nuit. (archives)
Le vote sur la réforme initiée par Andrés Manuel Lopez Obrador pourrait intervenir dimanche soir ou dans la nuit. (archives)
KEYSTONE

«Avec un quorum de 488 députés (ndlr: sur 500) la plénière a commencé la session», a dit à l'AFP le département de communication sociale de la Chambre. Le vote pourrait intervenir dimanche soir ou dans la nuit.

Pour l'adoption de cette réforme emblématique de son mandat, le chef de l'Etat n'a pas la majorité nécessaire des deux tiers face aux trois grands partis d'opposition qui ont annoncé qu'ils voteraient contre.

Son parti et ses alliés ne disposent en effet que de 277 députés, loin des 325 nécessaires (la majorité des deux tiers des députés présents dimanche).

«Ce sera la première fois que l'on rejettera une proposition (de révision) constitutionnelle d'un président», a déclaré à l'AFP une source proche du coordinateur parlementaire du PRD (gauche, opposition), Luis Espinosa Cházaro.

Opposition des Etats-Unis

Ce projet de révision constitutionnelle, qui prévoit de revenir sur la libéralisation du secteur de l'électricité de 2013, a pesé sur les relations entre le Mexique et les Etats-Unis. Ces derniers dénoncent un risque pour l'environnement et pour les milliards d'investissements privés des entreprises américaines au Mexique.

L'ambassadeur américain à Mexico Ken Salazar a estimé que l'approbation de la réforme du marché de l'électricité pourrait provoquer des «litiges interminables» dans le cadre du traité de libre-échange Mexique-Etats-Unis-Canada.

Le président du Mexique a relativisé la portée d'un éventuel rejet de sa proposition de révision constitutionnelle devant la Chambre des députés.

«S'il y a une trahison, nous sommes déjà protégés», a-t-il déclaré, faisant allusion à une récente décision de la Cour suprême. Celle-ci a validé la semaine dernière une loi qui renforce le rôle de l'entreprise publique Commission fédérale de l'électricité (CFE). La loi avait été votée à la majorité simple par le parlement en 2021.