Pérou Défenseurs des droits humains inquiets des violences policières

ATS

13.11.2020 - 18:21

«Les rapports faisant état d'un usage excessif de la force par la police au Pérou sont très préoccupants», a déclaré dans un tweet José Miguel Vivanco, directeur pour les Amériques de Human Rights Watch.
«Les rapports faisant état d'un usage excessif de la force par la police au Pérou sont très préoccupants», a déclaré dans un tweet José Miguel Vivanco, directeur pour les Amériques de Human Rights Watch.
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Plusieurs organisations de défense des droits humains se sont alarmées vendredi de la répression policière au Pérou contre les manifestations d'opposants au nouveau gouvernement, 14 personnes ayant été blessées jeudi, dont deux gravement par arme à feu.

«Je suis inquiet des informations que je reçois du Pérou», a tweeté le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Michael Forst.

«Les rapports faisant état d'un usage excessif de la force par la police au Pérou sont très préoccupants. La police doit garantir le droit des Péruviens à manifester pacifiquement et à la presse d'informer», a déclaré dans un autre tweet José Miguel Vivanco, directeur pour les Amériques de Human Rights Watch.

Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi soir à Lima pour protester contre la destitution par le Parlement du populaire président Martin Vizcarra et l'accession à la présidence de la République du président du Parlement, Manuel Merino.

Durant quatre heures, au son de slogans hostiles au nouveau chef du gouvernement conservateur nommé par M. Merino, les manifestants se sont rassemblés pacifiquement.

«Coup d'état institutionnel»

La situation a dégénéré en affrontement lorsque certains ont voulu pénétrer dans une zone proche du Parlement, symbole selon eux du «coup d'état institutionnel», gardée par de nombreux policiers anti-émeute.

Deux blessés graves, touchés à l'abdomen «par des armes à feu», selon le docteur Jorge Amoros, qui n'a pas précisé le type de projectile, ont été transportés à l'hôpital Almenara de Lima. «Apparemment c'est du plomb» de chevrotine fine, a déclaré vendredi le ministre de la Santé, Abel Salinas, bien qu'invitant à attendre les rapports officiels.

Un photographe de l'AFP a été légèrement touché à un bras et à une jambe par des impacts de billes de plomb sur la place San Martin de Lima.

D'autres rassemblements se sont tenus dans d'autres quartiers de la capitale de 10 millions d'habitants ainsi que dans de nombreuses autres villes du pays.

Les autorités n'ont pas communiqué le nombre de personnes blessées ou arrêtées, mais selon l'avocat Me Mar Perez, coordinateur national des droits de l'homme, «12 autres personnes ont été blessées, dont une qui a reçu de la chevrotine au visage, et une douzaine de manifestants ont été arrêtés».

La justice péruvienne doit annoncer vendredi si elle émet une interdiction de sortie du territoire de 18 mois à l'encontre de Martin Vizcarra, réclamée par le bureau du procureur en raison d'allégations selon lesquelles il aurait reçu des pots-de-vin pour des marchés de travaux publics lorsqu'il était gouverneur de Moquegua (sud) en 2014. Des accusations qui ont conduit à sa révocation et que M. Vizcarra nie «catégoriquement».

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