Chili Déploiement militaire pour lutter contre l'immigration clandestine

ATS

16.2.2022 - 22:58

Plus de 600 militaires ont été déployés mercredi pour aider la police à contrôler l'immigration clandestine dans quatre provinces du nord du Chili, à la frontière avec la Bolivie et le Pérou. Ce déploiement intervient dans le cadre de l'état d'urgence décrété par le gouvernement.

Un garde qui surveille la frontière entre le Chili et la Bolivie.
Un garde qui surveille la frontière entre le Chili et la Bolivie.
KEYSTONE/EPA/Jose Caviedes

Keystone-SDA

Quelque 672 militaires et 100 policiers en renfort des unités déjà sur place ont été déployés dans les provinces d'Arica, Parinacota, Tamarugal et El Loa, points de passage migratoire clandestin à travers des cols culminant à plus de 4000 mètres d'altitude.

De nombreux migrants, notamment des Vénézuéliens qui fuient la pauvreté et le régime en place, ont péri de froid dans cette dangereuse traversée.

L'état d'urgence est l'une des mesures convenues par le gouvernement avec les syndicats de camionneurs pour la levée des blocages routiers organisés dans le nord et le centre du Chili pour protester contre la mort d'un chauffeur lors d'incidents, début février, avec un groupe de migrants.

Vives tensions

La crise migratoire suscite de vives tensions dans les villes du nord du pays. Fin janvier plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre l'afflux de migrants clandestins rendus responsables de la hausse de la criminalité, aux cris de «Dehors les délinquants!».

Une manifestation similaire s'était déjà déroulée le 25 septembre et des tentes de migrants avaient été incendiées.

L'Etat d'urgence est prévu pour 15 jours et le gouvernement peut prolonger la mesure de 15 jours supplémentaires. Il permet la mise en place de patrouilles policières et militaires, de postes d'observation, et le déploiement de drones et d'hélicoptères de surveillance.

23 morts

«Oui à l'immigration légale, oui à ceux qui viennent à nos frontières en disant la vérité (...) Non à l'immigration illégale, non à ceux qui entrent en trompant ou en ne disant pas la vérité, en utilisant des documents falsifiés, en passant par des passages non autorisés», a déclaré le président chilien Sebastian Piñera, peu après avoir annoncé le début du déploiement militaire.

La ville andine de Colchane, à la frontière avec la Bolivie, est le point de passage le plus utilisé par les migrants. Quelque 23 candidats à l'exil sont morts l'année dernière dans cette périlleuse traversée à haute altitude.

Un complexe frontalier pour l'accueil des migrants a été fermé à Colchane depuis l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi permettant aux autorités le renvoi à la frontière de migrants illégaux. «Il y a déjà eu plus de 100 reconduites et nous allons poursuivre dans cette voie», a lancé M. Piñera.