En présentielDe nouvelles négociations russo-ukrainiennes en Turquie
ATS
28.3.2022 - 00:09
Des négociations entre Kiev et Moscou doivent s'ouvrir lundi ou mardi à Istanbul, pour tenter d'arrêter l'invasion russe, qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays. L'Ukraine a dit être prête à discuter «en profondeur» de sa neutralité.
Keystone-SDA
28.03.2022, 00:09
28.03.2022, 06:22
ATS
Un des points importants des négociations porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Voldymyr Zelensky à des médias indépendants russes, selon la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.
«Ce point des négociations est compréhensible pour moi et il est en discussion. Il est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il devra être soumis à référendum et il faut des garanties, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses».
Le gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor a intimé dans un communiqué aux médias russes de ne pas publier cet entretien et indiqué qu'une enquête était ouverte contre ceux qui avaient participé à l'interview.
Négociations «difficiles»
Devant des journalistes ukrainiens, M. Zelensky a rappelé ses priorités: la souveraineté de l'Ukraine et son intégrité territoriale, «qui ne font aucun doute».
Une séance de négociation avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.
Ces nouveaux pourparlers, en présentiel, se tiennent après l'annonce de l'armée russe en fin de semaine qu'elle changeait «d'objectif principal» en Ukraine. Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération» du bassin minier du Donbass.
Ce changement de stratégie fait craindre aux autorités ukrainiennes une volonté russe d'obtenir à terme «deux pays», sur le modèle de la Corée du Nord et du Sud.
Situation «catastrophique» à Marioupol
Sur le terrain, les combats continuent, mais l'étau semblait se desserrer dans certaines villes assiégées, comme à Mykolaïv, où les habitants ont retrouvé un peu d'espoir, après des semaines terribles, pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de prendre la ville du sud du pays.
À Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, la situation humanitaire est décrite comme «catastrophique». Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, «la population se bat pour survivre», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des affaires étrangères sur son compte Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière», a-t-il ajouté.
«Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées [...] Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a affirmé dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs».
Quelque 2000 enfants ont été emmenés vers la Russie, a-t-il dénoncé. «Et cela veut dire enlevés, parce que nous ne savons pas exactement où ils sont. Certains sont avec leurs parents, d'autres non. C'est une catastrophe», a-t-il lancé.
À Tchernobyl, de nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes. Elles ont demandé la «démilitarisation» du secteur sous l'égide de l'ONU.