IrakLes intérêts américains sont attaqués presque tous les jours
ATS
8.7.2021 - 05:09
Trois roquettes ont visé tôt jeudi l'ambassade américaine en Irak à l'issue d'une journée marquée par l'une des plus importantes opérations de ces derniers mois contre les intérêts américains dans le pays. Une tentative d'attaque au drone a été déjouée en Syrie.
08.07.2021, 05:09
08.07.2021, 07:56
ATS
Ces opérations, rarement revendiquées mais très souvent saluées par les pro-Iran en Irak, semblent coordonnées et interviennent huit jours après des frappes américaines en Syrie et en Irak contre des positions du Hachd al-Chaabi, puissante coalition pro-Iran désormais partie des forces régulières irakiennes.
Une dizaine de miliciens ont été tués dans ces raids et le Hachd avait promis de se «venger». Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad, a annoncé l'armée irakienne.
Les batteries de défense C-RAM sont entrées en action dans la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP, alors que l'armée assurait que les trois projectiles n'avaient pas touché l'ambassade elle-même mais des endroits à proximité dans l'ultra-bunkérisée Zone verte de Bagdad.
Deux blessés légers
L'attaque contre la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, qui abrite des militaires américains dans l'ouest désertique de l'Irak, s'est produite à la mi-journée.
Pas moins de quatorze roquettes «sont tombées sur la base et dans son périmètre. Les systèmes de défense ont été activés», a tweeté le porte-parole de la coalition internationale antidjihadiste en Irak, le colonel Wayne Marotto. L'attaque a fait deux blessés légers, a-t-il précisé.
Peu après, des forces kurdes de Syrie ayant combattu le groupe djihadiste Etat islamique (EI) ont affirmé avoir déjoué une attaque de drone près d'une importante base de la coalition emmenée par les Etats-Unis dans l'est de la Syrie, dans la zone du champ pétrolier d'Al-Omar.
Ordre de multiplier les attaques
L'attaque en Irak a été revendiquée par un groupe se présentant comme les «Brigades de revanche de la mort d'Al-Mohandis», qui a promis «de forcer les Américains à quitter le territoire irakien». Ce groupe inconnu porte le nom de l'ancien n°2 du Hachd, Abou Mehdi al-Mohandis, tué avec le puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain en janvier 2020 à Bagdad.
Les différentes factions du Hachd «ont reçu l'ordre de multiplier les attaques contre les Américains en Irak», a récemment indiqué à l'AFP une source au sein de la coalition, devenue force incontournable en Irak, pays pris en étau entre ses deux grands alliés américain et iranien, eux-mêmes grands ennemis.
Selon cette même source, le général iranien Esmaïl Qaani, successeur de Soleimani, était à Bagdad au début du mois pour rencontrer notamment les différentes factions pro-Iran du pays.
Accélération
Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'attaques ont été menées contre des intérêts américains mais elles se sont accélérées ces derniers jours.
L'utilisation des drones est un véritable casse-tête pour la coalition car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l'armée américaine pour défendre ses troupes.
Signe que les Etats-Unis s'inquiètent des nouvelles attaques au drone, ils ont récemment annoncé offrir jusqu'à trois millions de dollars pour des informations sur les attaques visant leurs intérêts en Irak.
Le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price a estimé mercredi soir que ces attaques étaient «représentatives de la menace que les milices pro-Iran sont pour la souveraineté et la stabilité de l'Irak».