1er mai Des cortèges en France et en Espagne, malgré le Covid

ATS

1.5.2021 - 18:20

Des manifestations syndicales ont célébré samedi, en France et en Espagne, la journée internationale des travailleurs. Elles ont eu lieu en dépit des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19.

De brefs affrontements ont opposé, dans plusieurs villes dont Paris, des membres de la mouvance d'extrême gauche violente Black Block et les forces de l'ordre.
De brefs affrontements ont opposé, dans plusieurs villes dont Paris, des membres de la mouvance d'extrême gauche violente Black Block et les forces de l'ordre.
ATS

A Paris, peu avant le départ du cortège fort de plusieurs milliers de personnes, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu'il y avait eu «beaucoup de frustration» l'an dernier avec un 1er-Mai confiné. Il s'est réjoui de reprendre ainsi les «bonnes habitudes».

De brefs affrontements ont opposé, dans plusieurs villes dont Paris, des membres de la mouvance d'extrême gauche violente Black Block et les forces de l'ordre, avec des jets de grenades lacrymogènes et quelques arrestations.

En Espagne, le nombre de participants aux manifestations a été limité pour cause de pandémie: ils étaient ainsi un millier à Madrid, entre la mairie et la place de la Puerta del Sol.

La CGT, qui a comptabilisé en France près de 300 manifestations, avait appelé, avec les syndicats FO, FSU et Solidaires à faire de ce 1er-Mai une journée «pour l'emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde».

Les autorités s'attendent à environ 100'000 manifestants sur l'ensemble du territoire. En 2019, le ministère de l'Intérieur en avait comptabilisé 164'000 et la CGT 310'000.

Revendications variées

Emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés...: dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l'assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, revenant de façon récurrente.

«On a beaucoup de raisons de venir manifester: le contexte sanitaire, social, l'appauvrissement global de la société», a affirmé à Lyon (centre-Est) Ivan Gineste, 50 ans, employé dans un lycée de la ville.

Dans le cortège à Strasbourg (Est), Clarisse Daull, retraitée de l'édition, a rapporté avoir eu envie «de venir deux fois», ayant «beaucoup souffert de ne pas défiler l'an dernier». «Depuis un an, il n'y a qu'un seul sujet, c'est le Covid» alors que «les travailleurs continuent à souffrir», a-t-elle déploré.

Mettant en avant le risque sanitaire, un autre important syndicat, la CFDT, avait opté pour un rassemblement virtuel sur Facebook avec des militants.

Appel au gouvernement espagnol

Dans la capitale espagnole, les dirigeants syndicaux Pepe Alvarez (UGT) et Unai Sordo (CCOO), dans leurs discours, ont demandé au gouvernement de tenir des engagements pris mais différés par la pandémie, comme notamment renoncer à une réforme controversée des lois sur le travail, augmenter le salaire minimum et adopter une loi sur l'égalité de salaire homme-femmes.

La ministre du Travail Yolanda Diaz, qui s'est adressée aux manifestants à Madrid, a déclaré que «ce 1er mai n'est pas n'importe quel jour, parce que les valeurs d'emploi digne, de solidarité, d'égalité et de justice sociale (...) sont sans aucun doute les réponses les plus efficaces à la crise sociale et économique que nous traversons».