Fonds russes douteux Des députés britanniques vont enquêter sur l'«argent sale»

ATS

1.2.2022 - 07:08

La commission des Affaires étrangères du Parlement britannique a annoncé mardi qu'elle allait enquêter sur l'«argent sale» franchissant les frontières. Londres est pointé du doigt pour accueillir des fonds russes douteux sur ses marchés financiers et de l'immobilier.

Les autorités britanniques sont accusées de fermer les yeux sur l'origine d'une partie de l'argent russe affluant à Londres, parfois surnommé «Londongrad». (image d'illustration)
Les autorités britanniques sont accusées de fermer les yeux sur l'origine d'une partie de l'argent russe affluant à Londres, parfois surnommé «Londongrad». (image d'illustration)
KEYSTONE

Keystone-SDA

Cette enquête se penchera sur les «importants défis» imposés à l'économie mondiale par d'«importants flux d'argent sale», dans lesquels le Royaume-Uni et ses territoires d'outre-mer peuvent jouer un rôle de «facilitateur», a précisé la commission dans un communiqué.

«Le Royaume-Uni est au coeur de la finance mondiale, attirant des investissements du monde entier et apportant des avantages considérables aux Britanniques», a déclaré son président, le député conservateur Tom Tugendhat, dans un communiqué.

«Mais le fait est que les canaux de richesse charrient aussi corruption et crime à travers nos marchés», a-t-il ajouté, soulignant que le gouvernement britannique avait jusqu'ici «peu fait pour répondre à ces dangers».

«En tant que centre financier mondial, le Royaume-Uni est dans une position unique pour agir et protéger contre ces menaces envers l'ordre international fondé sur la règle du droit. L'intimidation de l'Ukraine par la Russie et les pressions exercées par le Kremlin sur les autres Etats européens, indiquent clairement que nous devons agir», a-t-il poursuivi.

«Londongrad»

Après des années de tensions extrêmes avec la Russie, Londres a pris une position très offensive dans la crise en Ukraine, accusant Moscou de vouloir s'emparer de Kiev et y placer un gouvernement prorusse et envoyant des missiles antichar destinés à l'armée ukrainienne.

Mais les autorités britanniques sont aussi accusées de fermer les yeux sur l'origine d'une partie de l'argent russe affluant à Londres, parfois surnommé «Londongrad», soupçonné de venir parfois de la corruption, d'activités criminelles et d'être utilisé à des fins d'influence.

Des milliardaires russes disposent d'importants avoirs et propriétés dans les quartiers huppés de Londres et ONG comme responsables britanniques ont tiré la sonnette d'alarme.

«Pendant que Moscou montre ses muscles en Ukraine, l'argent russe empoisonne toujours nos rivages», avait déploré Tom Tugendhat dans une tribune publiée vendredi par CityAm, l'un des quotidiens prisés par la puissante industrie financière britannique.