Liban Des frappes israéliennes font huit morts dont deux journalistes

ATS

21.11.2023 - 21:31

Huit personnes, dont deux journalistes, ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a indiqué l'agence de presse officielle libanaise. Les échanges de tirs à la frontière se sont intensifiés ces derniers jours.

Des secouristes de la Croix-Rouge libanaise transportent le corps de Farah Omar, une journaliste de la chaîne de télévision panarabe Al-Mayadeen qui a été tuée par une frappe israélienne, à l'hôpital de Beyrouth, au Liban, le mardi 21 novembre 2023
Des secouristes de la Croix-Rouge libanaise transportent le corps de Farah Omar, une journaliste de la chaîne de télévision panarabe Al-Mayadeen qui a été tuée par une frappe israélienne, à l'hôpital de Beyrouth, au Liban, le mardi 21 novembre 2023
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Keystone-SDA

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs, qui se sont intensifiés ces derniers jours, opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah libanais, qui dit intervenir en soutien au mouvement palestinien.

Deux journalistes de la chaîne Al-Mayadeen ont été tués avec un civil qui les accompagnait lors d'«un bombardement ennemi» dans le secteur frontalier de Tayr Harfa, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Une octogénaire a en outre été tuée et sa petite-fille blessée par une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila, d'après l'Ani.

Al-Mayadeen a annoncé que sa correspondante Farah Omar, 25 ans, et son caméraman Rabih Maamari, 40 ans, avaient été tués «par une frappe israélienne», ce que l'armée libanaise a confirmé.

«Pas un hasard»

L'équipe d'Al-Mayadeen a été «délibérément visée, ce n'était pas un hasard», a accusé le PDG de la chaîne pro-iranienne, Ghassan Ben Jeddo, dans une déclaration à la télévision. Il a ajouté que le civil tué en compagnie des journalistes était un «contributeur» de la chaîne.

L'armée israélienne a dit «être au courant» d'informations au sujet de la mort de journalistes à la suite de tirs israéliens. «Il s'agit d'une zone où des hostilités sont en cours, où des échanges de tirs ont lieu».

M. Ben Jeddo a rappelé que le gouvernement israélien avait récemment bloqué les sites internet d'Al-Mayadeen devenue selon Israël un «porte-parole du Hezbollah».

«Faire taire les médias»

L'Ani a également rapporté que «l'ennemi israélien a attaqué» une voiture entre Qlayleh et Chaaytiyeh dans le sud du Liban, tuant quatre personnes.

Un responsable du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, situé à proximité, a indiqué sous couvert de l'anonymat que l'une des personnes tuées était Khalil al-Kharraz, un haut responsable de l'aile militaire du Hamas au Liban.

Khalil Hayya, un responsable du Hamas, a condamné l'attaque contre la voiture, sans préciser qui avait été tué, affirmant en conférence de presse à Beyrouth que le groupe se prononcerait sur les faits mercredi.

Une source de sécurité a indiqué à l'AFP que les quatre corps étaient carbonisés.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a «fermement condamné l'attaque israélienne» contre les journalistes, accusant Israël de vouloir «faire taire les médias qui dénoncent ses crimes et ses agressions».

Trois attaques

Le Hezbollah a annoncé mardi trois attaques contre Israël, «en réponse aux attaques de l'ennemi sioniste contre les journalistes d'Al Mayadeen (...) et les autres martyrs civils».

La formation pro-iranienne a dit avoir visé mardi «deux rassemblements de forces» israéliennes à l'aide de «missiles guidés», ainsi qu'une «base militaire» israélienne à l'aide de lance-roquettes multiples Grad, dans des secteurs frontaliers du nord d'Israël.

Les violences transfrontalières ont fait au moins 100 morts au Liban depuis le 7 octobre, des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 14 civils dont trois journalistes, selon un décompte de l'AFP. Du côté israélien, six militaires et trois civils ont été tués, selon Israël.