Géorgie Des élections locales décisives après l'arrestation de Saakachvili

ATS

2.10.2021 - 23:01

Les Géorgiens votaient samedi lors d'élections municipales cruciales pour le pouvoir. Le scrutin se déroulait au lendemain de l'arrestation à son retour d'exil de l'ancien président Mikheïl Saakachvili, la principale figure de l'opposition.

L'ancien footballeur géorgien et maire par intérim de Tbilissi, Kakha Kaladze (centre) et son fils Levan (droite) déposent leur bulletin de vote dans un bureau de vote lors des élections locales, à Tbilissi, en Géorgie, le 02 octobre 2021.
L'ancien footballeur géorgien et maire par intérim de Tbilissi, Kakha Kaladze (centre) et son fils Levan (droite) déposent leur bulletin de vote dans un bureau de vote lors des élections locales, à Tbilissi, en Géorgie, le 02 octobre 2021.
KEYSTONE

Un sondage sortie des urnes réalisé par Ipsos Global pour la chaîne d'opposition Mtavari donnait 61,4% des voix aux partis d'opposition, contre 38,6% au «Rêve géorgien», le parti au pouvoir. Un second sondage réalisé par Gorbi pour la chaîne pro-gouvernementale Imedi donnait 52,4% à l'opposition, et 47,6% au pouvoir en place. Les deux camps ont déclaré leur victoire samedi après la fermeture des bureaux de vote en fin d'après-midi.

L'arrestation de M. Saakachvili constitue une nouvelle étape de la crise politique qui touche ce pays du Caucase depuis près d'un an. Elle a accentué les enjeux du scrutin, perçu comme un test pour le parti Rêve géorgien, de plus en plus impopulaire.

En cas de défaite, le gouvernement pourrait être contraint d'organiser de nouvelles élections législatives, après celles d'octobre 2020 remportées de justesse par Rêve géorgien, et dont la contestation a suscité cette crise.

Charismatique réformateur autant adulé que critiqué, Mikheïl Saakachvili, 53 ans, président de 2004 à 2013, est rentré secrètement vendredi dans sa patrie, après un exil de huit ans marqué par une autre carrière politique très agitée en Ukraine.

Dès son retour, il a été arrêté par les autorités géorgiennes pour une affaire d'"abus de pouvoir» qu'il juge politique. «La Géorgie a besoin d'une transition pacifique avec une vraie démocratie où les opposants politiques ne sont pas jetés en prison sur la base d'accusations fabriquées ou forcés à l'exil», a-t-il déclaré samedi dans un message transmis à l'AFP.

«Capacité à combattre»

L'ancien dirigeant avait annoncé son retour en appelant à voter samedi pour le Mouvement national uni (MNU), le principal parti d'opposition dont il est le fondateur. En face, Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012 et fondé par son grand rival Bidzina Ivanichvili, l'homme le plus riche du pays, espère asseoir une légitimité fortement contestée.

Le scrutin pourrait être suivi de manifestations, M. Saakachvili ayant appelé ses partisans à manifester dimanche dans la capitale Tbilissi pour défendre les résultats du vote. «Ma liberté, et plus important, la liberté de la Géorgie dépendent entièrement de vos actes et de votre capacité à combattre,» a-t-il tweeté samedi depuis sa prison.

Le dirigeant du MNU, Nika Melia, a lui assuré que l'opposition allait obtenir «une victoire décisive», tout en accusant le gouvernement d'avoir acheté des voix et d'intimider des électeurs.