«Il n'y a plus rien!»Des manifestations en France pour faire pression sur Barnier
ATS
1.10.2024 - 21:02
Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue en France mardi à l'appel de plusieurs syndicats pour réclamer l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires notamment, au moment où le Premier ministre Michel Barnier dévoilait ses priorités lors de son discours de politique générale.
Keystone-SDA
01.10.2024, 21:02
ATS
«Cette manifestation, c'est pour montrer au Premier ministre qu'il y a des enjeux sociaux, des enjeux sur les retraites, des enjeux sur les services publics», a dit à l'AFP Laurent Feisthauer, du puissant syndicat CGT, dans le cortège organisé à Strasbourg, dans l'est de la France, l'une des 180 manifestations à travers le pays.
La CGT a recensé 170'000 manifestants en France et la police 95'000. La dernière mobilisation sur les salaires en octobre 2023 avait rassemblé entre 92'500 manifestants (police) et 200'000 (CGT).
A Paris, où la CGT a recensé 20'000 personnes (11'000 selon la police), des manifestants s'inquiétaient des décisions budgétaires à venir comme Murielle, 54 ans, assistante sociale dans un hôpital de banlieue. «On ne sait même pas ce qu'ils vont trouver à couper. Il n'y a plus rien!», lâche-t-elle.
Camille, 31 ans, professeure en lycée en région parisienne s'inquiète elle aussi des décisions budgétaires que le Premier ministre Michel Barnier pourrait prendre. «On sait très bien que la droite va vouloir faire des économies et qu'on va encore baisser les moyens de l'Education nationale», déplore la trentenaire.
L'Education nationale a recensé 6,08% de grévistes chez les enseignants, une faible participation. Côté transports, le trafic était «normal» pour les TGV. Seules quelques perturbations légères étaient à noter pour certains trains régionaux.
L'ambition des syndicats était de mettre un peu plus la pression sur M. Barnier, qui a dévoilé ses priorités devant les députés, après avoir reçu les partenaires sociaux la semaine dernière.
Michel Barnier a assuré mardi devant l'Assemblée vouloir ramener le déficit sous 3% du PIB en 2029, en mettant à contribution des «grandes entreprises» et les «Français les plus fortunés», mais aussi et surtout en réduisant les dépenses. «Le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses», a-t-il martelé.
Redonner la main aux partenaires sociaux
Il a annoncé redonner la main aux partenaires sociaux sur l'assurance chômage, enterrant ainsi dans sa forme actuelle la réforme de ce régime prévue par le gouvernement précédent de Gabriel Attal. «Ils sont les mieux placés pour apporter des solutions», selon M. Barnier.
Il a demandé que cette négociation s'ouvre «dès les prochaines semaines», alors que les règles actuelles d'indemnisation des demandeurs d'emploi prendront fin le 31 octobre.
Au sujet de la très décriée réforme des retraites adoptée l'an dernier, qui repousse progressivement à 64 ans l'âge du départ, «il faudrait reprendre le dialogue», a-t-il aussi jugé tout en rappelant l'"impératif de préserver l'équilibre durable de notre système».
Mardi matin, quelques lycées parisiens ont par ailleurs été bloqués. Une centaine de lycéens ont défilé à Paris dans le quartier latin, le quartier étudiant, avec des banderoles portant des slogans comme «Barnier, c'est pas carré».