ColombieDes milliers de manifestants mettent la pression sur le président
ATS
5.5.2021 - 21:56
La Colombie a vécu mercredi une nouvelle journée de mobilisation contre le gouvernement de droite du président Ivan Duque. Ces rassemblements se sont produits après une semaine de manifestations entachées de violences et dont la répression a été condamnée par la communauté internationale.
Keystone-SDA
05.05.2021, 21:56
05.05.2021, 22:28
ATS
Syndicats, étudiants, indigènes et d'autres secteurs se sont mobilisés dans plusieurs grandes villes du pays contre les politiques de santé, d'éducation, de sécurité et pour dénoncer les abus des forces de l'ordre.
Les violences ont fait au moins 24 morts, selon un nouveau bilan du Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits, qui avait en outre répertorié lundi 87 disparus. Il y a eu 846 blessés au total dans les manifestations de ces derniers jours, pour la plupart pacifiques.
Des ONG locales ont dénoncé des chiffres plus élevés, notamment Temblores avec 31 morts. Reporters sans frontières (RSF) a déploré 76 agressions contre des journalistes, dont 10 blessés par les forces de l'ordre.
Mercredi à Bogota, plusieurs milliers de manifestants protestaient, arborant des slogans tels que «Duque démissionne». Le Comité national de grève, à l'origine de la mobilisation, a appelé à un rassemblement sur la place de Bolivar, coeur de la capitale où se trouvent le siège de la présidence et le parlement.
Postes de police incendiés
Des traces des violences restaient visibles dans le sud de la ville: postes de police incendiés, stations de bus et succursales bancaires vandalisées, résidus de pneus encore en flammes.
Les manifestants étaient environ 8000 à Medellin (nord-ouest), sur fond de musique et de slogans contre l'ex-président de droite dure Alvaro Uribe (2000-2010), mentor politique d'Ivan Duque.
Les accès à Cali (sud-ouest), épicentre des violences, restaient bloqués, alors que cette ville, l'une des plus dangereuses d'Amérique latine, commençait à pâtir de pénuries, notamment de carburants.
La mobilisation a débuté le 28 avril contre un projet de réforme fiscale qui, selon ses critiques, affectait la classe moyenne et était inopportun en pleine pandémie de Covid-19. Le président l'a retiré, promettant un nouveau texte sans les points les plus contestés comme la hausse de la TVA et l'élargissement de la base de l'impôt sur le revenu. Le ministre des Finances a démissionné.
Mais la mobilisation s'organise sous de nouveaux mots d'ordre contre la politique de M. Duque, dont le mandat de cinq ans s'achèvera en août 2022.