Plus de 45 degrés Des millions d'électeurs bravent la canicule en Inde

vey

1.6.2024 - 15:40

Bindwasvini Devi est arrivée parmi les premiers samedi matin pour mettre son bulletin dans l'urne. Comme des millions d'Indiens elle n'a pas échappé à la chaleur accablante en ce dernier jour d'élections nationales.

Un soldat paramilitaire monte la garde alors que les gens font la queue pour voter dans un bureau de vote lors de la septième et dernière phase des élections nationales à Kolkata, en Inde, le samedi 1er juin 2024. (AP Photo/Bikas Das)
Un soldat paramilitaire monte la garde alors que les gens font la queue pour voter dans un bureau de vote lors de la septième et dernière phase des élections nationales à Kolkata, en Inde, le samedi 1er juin 2024. (AP Photo/Bikas Das)
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1.6.2024 - 15:40

Tôt le matin, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote de Varasani (ou Bénarès) ville sainte de l'hindouisme au nord du pays, paralysée depuis une semaine par des températures impitoyables.

«Il était beaucoup plus logique de sortir avant que le soleil ne devienne plus fort», indique à l'AFP la femme au foyer de 42 ans peu après l'ouverture des bureaux.

«Les derniers jours ont été très durs, nous avons essayé de nous hydrater et d'éviter de sortir autant que possible».

Malgré l'heure matinale, les agents électoraux et les électeurs transpirent abondamment sous une chaleur étouffante.

Avec le mercure prévu à 44 degrés dans l'après-midi, les électeurs souhaitent s'affranchir au plus vite de leur devoir démocratique et rentrer chez eux se calfeutrer.

Certains électeurs se plaignent de la lenteur des opérations de vote dans les couloirs dépourvus de ventilateurs ou de climatiseurs.

La ville historique de Varasani, sur les rives du Gange, où les hindous emmènent les défunts pour la crémation, devrait largement réélire Narendra Modi au parlement, selon les prévisions.

C'est un centre religieux prospère qui accueille d'habitude des pèlerins, des processions religieuses, et un flot de touristes occidentaux. Mais à la mi-journée, les rues et les bureaux de vote étaient pratiquement déserts dans la ville de quelque deux millions d'habitants sous l'effet de la chaleur.

Dizaines de morts

Cette semaine dans le nord de l'Inde des dizaines de personnes sont mortes de la canicule, selon les sources officielles et les médias locaux, avec des températures dépassant largement les 45 degrés dans plusieurs villes.

Dans l'État du Bihar (est) dix agents électoraux sont morts jeudi, alors qu'ils installaient des bureaux de vote.

Les vagues de chaleur successives ont eu un fort impact sur ce scrutin étalé sur six semaines pour permettre aux 968 millions d'électeurs indiens de s'exprimer, la plus grande élection de l'histoire.

Le taux de participation est en baisse de plusieurs points de pourcentage par rapport au précédent scrutin national, ce que les analystes mettent sur le compte de la chaleur et sur une victoire quasi assurée du Premier ministre Narendra Modi pour un troisième mandat.

Dans la ville de Mathura, à trois heures de route de New Delhi, la participation est de 52%, neuf points de mois qu'il y a cinq ans.

La campagne aussi a été perturbée par la chaleur. Le ministre des Routes, Nitin Gadkari, s'est évanoui lors d'un meeting du parti au pouvoir en avril, décrivant ensuite un malaise «dû à la chaleur».

«C'est notre devoir»

La commission électorale indienne a indiqué vendredi avoir demandé aux bureaux de vote de «prendre des mesures adéquates pour gérer l'impact négatif de la chaleur» sur les électeurs.

«Malgré les fortes chaleurs, les électeurs se sont présentés en grand nombre», a-t-elle souligné après des critiques sur la tenue de l'élection pendant la saison chaude.

Dans un bureau de vote de Varanasi, des bâches blanches ont été installées pour donner de l'ombre à ceux qui attendent sous le soleil. Et des bidons d'eau sont mis à disposition des électeurs.

Kshem Kumar Pathak, un responsable de bureau de vote de 43 ans, dit avoir barré l'entrée à un groupe de femmes venu dès l'aube, dans l'espoir de voter avant le lever du soleil.

«Nous leur avons évidemment expliqué les règles et leur avons demandé de revenir plus tard», a-t-il déclaré.

«Tout le monde veut éviter les files d'attente par cette chaleur et espère rentrer chez soi le plus tôt possible».

«Il n'y a pas grand-chose à faire contre ces températures», note-t-il. «C'est difficile évidemment, mais c'est notre devoir».

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