Fuite de Ghosn Deux complices de la fuite de Ghosn condamnés à la prison au Japon

ATS

19.7.2021 - 07:29

Deux Américains ont été condamnés lundi respectivement à deux ans de prison pour le premier, un an et huit mois pour le second, par un tribunal à Tokyo pour avoir aidé Carlos Ghosn à fuir le Japon fin 2019 dans des circonstances rocambolesques.

Deux Américains, complices de la fuite de Carlos Ghosn, ont été condamnés.
Deux Américains, complices de la fuite de Carlos Ghosn, ont été condamnés.
ATS

Keystone-SDA

Michael Taylor, 60 ans, ancien membre des forces spéciales américaines qui a reçu la peine la plus lourde, et son fils Peter Taylor, 28 ans, étaient jugés depuis le mois dernier à Tokyo dans cette affaire retentissante ayant ridiculisé les autorités japonaises.

Carlos Ghosn avait réussi à fuir le Japon, caché dans un caisson de matériel audio. Michael et Peter Taylor ont reconnu les accusations pesant contre eux et se sont excusés devant la cour, disant regretter leurs actes.

Début juillet, le parquet a requis deux ans et dix mois de prison contre Michael Taylor et deux ans et demi pour son fils. Leurs avocats ont plaidé pour des peines avec sursis, en arguant notamment que Carlos Ghosn était le principal instigateur de toute l'opération.

Résidant en permanence au Liban depuis sa fuite, l'ancien grand patron de Nissan et Renault est hors de portée de la justice japonaise car le pays du Cèdre n'extrade par ses ressortissants.

Les Taylor eux avaient été arrêtés aux Etats-Unis en mai 2020, puis extradés au Japon en mars de cette année pour y être jugés.

Un autre complice présumé, un homme d'origine libanaise du nom de George-Antoine Zayek, est toujours recherché.

Incognito

Fin 2019, Carlos Ghosn était en liberté sous caution à Tokyo, avec l'interdiction de quitter le Japon dans l'attente d'un procès pour malversations financières présumées quand il était à la tête de Nissan. Il a toujours clamé son innocence sur ce dossier.

Le 29 décembre 2019, après avoir voyagé incognito de Tokyo à Osaka en shinkansen, le train à grande vitesse japonais, il s'était caché dans un gros caisson de matériel audio percé de petits trous discrets pour lui permettre de respirer.

M. Ghosn avait ainsi échappé aux contrôles à l'aéroport international du Kansai. Les contrôles de bagages n'étaient à l'époque pas obligatoires pour des passagers embarquant à bord d'un jet privé.

Dans la foulée, le Franco-libano-brésilien avait rejoint Beyrouth via Istanbul à bord de jets privés loués pour l'occasion.

En février, trois personnes avaient été condamnés à plus de quatre ans de prison chacune par un tribunal d'Istanbul dans cette affaire: un responsable d'une société turque de locations de jets, ainsi que deux pilotes.