ConvoitéesDispute entre Berlin et Kiev: les turbines iront en Allemagne
ATS
10.7.2022 - 07:36
Le Canada a décidé samedi de restituer à l'Allemagne des turbines destinées au gazoduc russe Nord Stream pour atténuer la crise énergétique avec la Russie. L'Ukraine avait multiplié les appels à ne pas se «soumettre au chantage du Kremlin».
10.07.2022, 07:36
ATS
Elle avait instamment prié le Canada de ne pas rendre les turbines qui se trouvent actuellement dans des ateliers du groupe Siemens près de Montréal, au Québec. Le groupe gazier russe Gazprom avait invoqué ces travaux pour justifier à la mi-juin une réduction de ses livraisons à l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream.
«Le Canada accordera à Siemens Canada un permis révocable et d'une durée limitée pour permettre le retour en Allemagne des turbines Nordstream 1 réparées, ce qui soutiendra la capacité de l'Europe à accéder à une énergie fiable et abordable», a déclaré le ministre canadien des ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.
Un prétexte
Le gouvernement allemand se trouvait depuis plusieurs semaines «en contacts intensifs» avec Ottawa pour obtenir le retour de cet équipement vers l'Europe en dépit des sanctions frappant la Russie. L'Allemagne, par crainte que Moscou ne coupe bientôt totalement les flux de gaz, avait proposé au Canada de récupérer les turbines afin de rester dans les clous «sur le plan juridique», plutôt que de les livrer à la Russie.
Berlin ne croyait pas au motif technique invoqué par Gazprom pour expliquer la baisse des livraisons de gaz, mais considérait que le retour des turbines priverait la Russie d'un prétexte pour prolonger cette fermeture du robinet de gaz, susceptible de dégénérer en crise énergétique majeure.
En outre, le Canada a annoncé samedi son intention d'étendre ses sanctions économiques contre la Russie à la fabrication industrielle. «Les nouvelles sanctions s'appliqueront au transport terrestre et par pipeline ainsi qu'à la fabrication de métaux et d'équipements de transport, informatiques, électroniques et électriques, ainsi que de machines», a indiqué la ministre des affaires étrangères Mélanie Joly.