Russie – Japon Divergences sur les îles Kouriles

ATS

10.5.2019 - 14:22

La Russie et le Japon ont encore du chemin à faire avant de parvenir à résoudre leur différend sur les îles Kouriles, ont indiqué vendredi les chefs de la diplomatie des deux pays à l'issue d'une rencontre à Moscou. Ces îles sont revendiquées par les deux pays.

Une autre rencontre se déroulera fin mai à Tokyo entre les ministres des Affaires étrangères ainsi que de la Défense, a déclaré à la presse le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'issue de sa rencontre avec son homologue japonais Taro Kono. «La tâche n'est pas facile, il est clair que cela ne peut être résolu qu'avec un travail long, difficile et créatif», a dit M. Lavrov.

«Résoudre un problème qui reste sans solution plus de 70 ans après la fin de la guerre n'est pas simple», a pour sa part noté M. Kono lors d'une conférence de presse conjointe où ses déclarations étaient traduites en russe. «On ne peut pas dire qu'à la suite des pourparlers d'aujourd'hui nous avons pu surmonter ces divergences».

Avant la rencontre, M. Lavrov avait noté que les deux pays conservent des divergences «très significatives» sur ce problème. «J'espère que ces négociations et ces consultations nous auront permis de mieux comprendre nos divergences, même si (elles) restent encore très significatives», avait affirmé M. Lavrov, cité par les agences d'information russes.

Appelées «Kouriles du Sud» par la Russie et «Territoires du Nord» par le Japon, ces îles volcaniques entre la mer d'Okhotsk et l'océan Pacifique sont au coeur d'un différend territorial qui a jusqu'à présent empêché les deux pays de signer un traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tokyo considère officiellement les quatre îles – 20'000 habitants – annexées par l'URSS en 1945 comme faisant «partie intégrante du territoire du Japon».

«Travail de fourmi»

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président russe Vladimir Poutine ont fait de la résolution de cette question une priorité. Ils se sont rencontrés 25 fois depuis 2013.

En novembre, M. Poutine et M. Abe étaient convenus à Singapour d'accélérer les pourparlers sur la base d'une déclaration de 1956. Cette déclaration prévoyait notamment que l'URSS s'engage à restituer les deux plus petites îles (Shikotan et Habomai) en échange de la conclusion d'un traité de paix.

Or les négociations, fortement ralenties après la signature en 1960 d'un traité de coopération entre Tokyo et Washington, n'ont jamais abouti. Fin janvier, Vladimir Poutine avait indiqué, après une rencontre avec Shinzo Abe à Moscou, qu'un «travail de fourmi» restait encore nécessaire avant la signature d'un traité de paix.

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