BoutchaDix soldats russes mis en examen pour des crimes de guerre présumés
ATS
28.4.2022 - 15:58
Dix soldats russes ont été mis en examen jeudi pour des crimes de guerre présumés commis à Boutcha, a annoncé le procureur général d'Ukraine sur son compte Telegram. Ces hommes feront l'objet de recherches afin de les amener devant la justice.
28.04.2022, 15:58
28.04.2022, 19:05
ATS
«Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, appartenant à la 35e armée russe, ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d'autres violations de la loi et des coutumes de la guerre», a indiqué le procureur.
Selon l'enquête, les militaires russes ont, pendant leur occupation de Boutcha en mars, «pris en otage des civils qui ne participaient pas aux hostilités et n'étaient pas armés. Les occupants ne leur ont donné ni à manger ni à boire», a détaillé le procureur.
«Les suspects les ont faits se mettre à genoux, leur ont bandé les yeux avec du tissu et du papier autocollant, leur ont lié les mains avec des attaches plastiques, et ont menacé de les tuer en tirant délibérément dans leur direction», a-t-il poursuivi.
Une première
«Pour obtenir des informations sur la localisation des soldats ukrainiens, et dans un cas sans justification, les militaires russes ont infligé des blessures aux civils. Ils ont reçu des coups de poings, des coups de crosse aux jambes, aux orteils et au torse. Les occupants ont aussi pillé la population locale, s'emparant de leurs affaires personnelles et leur équipement ménager», a-t-il énuméré.
Le procureur a ajouté que les dix hommes feraient l'objet de recherches, afin de les arrêter et de les amener devant la justice. S'ils ne sont pas à ce stade accusés d"avoir tué des civils, l'enquête continue sur «leur implication dans d'autres crimes, y compris des meurtres avec préméditation», a-t-elle précisé.
Cette mise en examen est la première depuis que 20 corps de personnes portant des vêtements civils ont été découverts par l'AFP gisant dans une rue de Boutcha le 2 avril, suscitant une condamnation et un émoi à travers le monde.
«Scènes de crime»
Les Ukrainiens ont accusé les Russes de crimes de guerre, mais Moscou a démenti toute responsabilité et parlé de corps «mis en scène» par Kiev. Le président russe Vladimir Poutine avait décerné le 18 avril un titre honorifique au titre de «l'héroïsme» à la 64e brigade de fusiliers motorisés, alors que l'Ukraine l'avait déjà accusée d'avoir participé aux exactions.
Au-delà de l'enquête ukrainienne, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, s'est rendu à Boutcha le 13 avril et a qualifié l'Ukraine de «scène de crime».
Il a annoncé qu'une équipe médico-légale allait travailler à Boutcha, et a depuis précisé que ses enquêteurs allaient travailler conjointement avec l'équipe commune d'enquête (JIT) formée en mars par la Lituanie, la Pologne et l'Ukraine avec le soutien d'Eurojust, l'agence de l'Union européenne pour la coopération judiciaire, pour faciliter la collecte de preuves.