Camp de déplacés touché Dizaines de morts dans une frappe imputée à Israël à Gaza

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13.7.2024 - 14:21

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi qu'une frappe israélienne avait fait au moins 71 morts dans le sud de la bande de Gaza. La pression croît sur le gouvernement israélien avec plusieurs manifestations prévues pour réclamer le retour des otages.

Des Palestiniens inspectent la scène après un raid israélien sur les tentes des personnes déplacées dans la zone Al-Mawasi de Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza, le 13 juillet 2024. EPA/HAITHAM IMAD
Des Palestiniens inspectent la scène après un raid israélien sur les tentes des personnes déplacées dans la zone Al-Mawasi de Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza, le 13 juillet 2024. EPA/HAITHAM IMAD
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Au dixième mois de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les bombardements se poursuivent, en particulier dans Gaza-ville (nord).

Un correspondant de l'AFP a fait état de tirs d'artillerie dans le sud-est de la ville et dans le quartier central d'al-Rimal, ainsi que de tirs de drones à Tal al-Hawa (sud-ouest). «Les soldats poursuivent leurs opérations» dans Gaza-ville, a déclaré samedi l'armée israélienne, ajoutant avoir «éliminé plusieurs terroristes».

Une soixantaine de corps ont été découverts jeudi puis vendredi dans des secteurs d'où s'était retirée l'armée, selon la Défense civiles. Dans le sud du territoire palestinien, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé samedi qu'au moins 71 Palestiniens avaient été tués et 289 blessés samedi dans une frappe aérienne sur le camp de déplacés d'al-Mawasi, qui avait été qualifié de «zone humanitaire» par Israël.

«Il reste de nombreuses dépouilles éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l'on ne peut atteindre en raison des tirs intenses» israéliens, a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a répondu examiner ces informations.

Manifestations en Israël

Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, le ton monte d'un cran en Israël contre le gouvernement. Deux manifestations sont prévues à Tel-Aviv samedi: une contre l'administration du Premier ministre Benjamin Netanyahu et appelant à un accord sur les otages enlevés le 7 octobre, une autre de sympathisants et de familles d'otages.

Une marche de quatre jours de familles et proches d'otages devrait par ailleurs arriver samedi à Jérusalem. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.

La riposte israélienne a fait jusqu'à présent 38'443 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Les victimes de la frappe d'al-Mawasi ont été transférées vers plusieurs hôpitaux de la région. A l'hôpital koweïtien de Rafah (sud), le directeur Suhaib al-Hams a qualifié la situation de «vrai désastre» et indiqué que la plupart des blessures étaient graves, dont des amputations.

«Des tonnes d'explosifs»

Dans la nuit, des morts et des blessés ont été transportés à l'hôpital de Deir el-Balah après des frappes sur le camp de réfugiés éponyme et celui de Nousseirat (centre).

Mohamed Ali al-Rai et ses trois filles, âgées de cinq à neuf ans, ont été tués dans une frappe israélienne sur leur maison à Deir el-Balah, a indiqué samedi le Croissant-Rouge palestinien.

«Nous restons chez nous, sans rien faire, et des tonnes d'explosifs nous tombent dessus», a déploré Ahmed Aql à Nousseirat.

La situation humanitaire est épouvantable dans le territoire assiégé: dans une école de Deir el-Balah, 14'000 Gazaouis partagent 25 toilettes, a dénoncé samedi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

L'Organisation mondiale de la santé a alerté sur la malnutrition qui continue d'accroître la vulnérabilité des habitants aux maladies infectieuses.

Samedi, l'armée a indiqué avoir tué vendredi un combattant de la branche armée du Hamas, Hossam Mansour, un des directeurs d'une fondation transférant «des fonds à des organisations terroristes sous le couvert d'activités humanitaires», a-t-elle affirmé. A Rafah, l'armée a dit avoir visé un entrepôt où avaient été stockés les parapentes utilisés pour infiltrer Israël le 7 octobre.

«Tendance positive»

Sur le plan diplomatique, les efforts pour une trêve sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, continuent.

Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi que le «cadre» du plan de cessez-le-feu qu'il avait dévoilé le 31 mai avait été «accepté par Israël et le Hamas». «Il y a encore des lacunes à combler» mais «la tendance est positive», a-t-il déclaré.

Le Hamas avait annoncé dimanche accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, qu'il exigeait jusque-là.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

La présidence argentine a annoncé déclarer à son tour le Hamas «organisation terroriste».