Dépité Draghi déplore l'inefficacité du dialogue avec Poutine

ATS

17.4.2022 - 11:11

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a regretté dimanche l'inefficacité apparente du «dialogue» avec Vladimir Poutine, constatant que ces contacts n'empêchaient pas «l'horreur» de se poursuivre en Ukraine.

«Je commence à penser que ceux qui disent: «il est inutile que vous lui parliez, vous perdez du temps» ont raison», a déclaré Mario Draghi.
«Je commence à penser que ceux qui disent: «il est inutile que vous lui parliez, vous perdez du temps» ont raison», a déclaré Mario Draghi.
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«Je commence à penser que ceux qui disent: «il est inutile que vous lui parliez, vous perdez du temps» ont raison», a déclaré Mario Draghi dans une interview au quotidien Il Corriere della Sera publiée dimanche.

«J'ai toujours défendu (Emmanuel) Macron et je continue de dire qu'en tant que président actuel de l'UE, il a raison d'essayer toutes les voies de dialogue possibles. Mais j'ai l'impression que l'horreur de la guerre avec son carnage, avec ce qu'ils ont fait aux enfants et aux femmes, est complètement indépendante des déclarations et des appels téléphoniques» entre le Kremlin et les puissances étrangères, a-t-il ajouté.

«Jusqu'à présent, l'objectif de (Vladimir) Poutine n'a pas été la recherche de la paix, mais la tentative d'anéantir la résistance ukrainienne, d'occuper le pays et de le confier à un gouvernement ami», a encore déclaré M. Draghi, assurant que l'Italie restait «proche» de ses «amis ukrainiens».

Confiant avoir pensé, au début du conflit, qu'une «victoire rapide de la Russie était probable», M. Draghi a rendu hommage à «la résistance ukrainienne héroïque».

Livrer des armes

«Ce qui nous attend est une guerre de résistance, une violence prolongée avec des destructions qui vont se poursuivre. Rien n'indique que le peuple ukrainien puisse accepter l'occupation russe», a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors que l'Italie a annoncé la réouverture de son ambassade à Kiev à partir de lundi.

M. Draghi a par ailleurs réaffirmé la nécessité de livrer des armes aux Ukrainiens.

Si «les sanctions sont essentielles pour affaiblir l'agresseur, elles ne parviennent pas à arrêter les troupes à court terme. Pour ce faire, il faut aider directement les Ukrainiens, et c'est ce que nous faisons. Ne pas le faire, ce serait leur dire: capitulez, acceptez l'esclavage et la soumission – un message contraire à nos valeurs européennes de solidarité», a-t-il souligné.