Ebola Ebola sur le point d'avoir fait 1000 tués

Le nombre de cas confirmés et probables du virus Ebola en République démocratique du Congo a dépassé les 1500. L'OMS, qui veut étendre la vaccination, a dit vendredi à Genève que le bilan des victimes devrait franchir «probablement dans la journée» la barre des 100.

Mercredi, 1510 cas confirmés et présumés avaient été totalisés. Principal obstacle, l'insécurité continue d'empêcher leur augmentation. Sur cette question, «la situation est pire qu'auparavant», a déploré devant la presse le chef de la réponse d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Michael Ryan. «A chaque fois que nous réussissons à atteindre un contrôle du virus, il y a des incidents sécuritaires importants».

Et de dénoncer des résistances lancées par certains acteurs locaux pour des raisons politiques. «Les communautés sont instrumentalisées». Ces derniers mois, près de 120 attaques ont été menées par des groupes armés ou dans des assauts moins structurés. Au total, 85 responsables de santé ont été tués ou blessés.

Des violences ont pu être écartées jeudi à Butembo. La veille, une autre attaque avait abouti à six décès, au pillage d'un hôpital et l'enlèvement de deux médecins. Celle-ci «n'a pas de lien avec la réponse» à Ebola sur celle-ci, a toutefois encore ajouté M. Ryan.

Le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus est toujours dans la région où il doit assister aux funérailles d'un médecin tué il y a deux semaines. Face à ces contraintes, l'OMS «s'adapte et augmente» son dispositif.

Autre vaccin attendu

Le nombre de contacts de personnes infectées qui sont suivis atteint 12'000 par jour et celui des personnes vaccinées s'approche des 1000 quotidiennes. L'OMS souhaite pouvoir recourir à un second vaccin prochainement pour étendre encore le dispositif. La validation réglementaire «est en cours».

Le problème reste l'accès aux communautés. Plutôt que de se rendre dans les «zones extrêmes», les acteurs de santé font sortir ces personnes. Par ailleurs, des centres de transit plus petits et plus proches des communautés ont été établis. Une campagne pour éviter des infections de patients pris en charge pour d'autres raisons va aussi être lancée dans les prochains jours.

Outre la RDC, des campagnes de vaccination sont menées dans plusieurs pays voisins. Les coûts ont aussi augmenté. L'OMS a besoin de 88 millions de dollars et n'a reçu que 34 millions.