ParlementEchec de la motion de censure anti-Modi en Inde
ATS
10.8.2023 - 17:14
La motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre indien Narendra Modi a échoué jeudi à recueillir une majorité de voix. Cela en l'absence de dizaines d'opposants dont Rahul Gandhi, un de leurs chefs de file.
10.08.2023, 17:14
ATS
Le texte de défiance avait été déposé sur fond de violences meurtrières dans l'Etat oriental de Manipur. Au moins 120 personnes y ont été tuées depuis mai lors d'affrontements armés entre la majorité hindoue Meitei et la communauté chrétienne Kuki.
Le texte de défiance n'a pas recueilli de majorité à l'issue d'un vote oral à la chambre basse du Parlement, selon des images de la télévision.
Auparavant, selon la télévision, des dizaines de députés de l'opposition avaient quitté les lieux, notamment Rahul Gandhi, figure de proue du Congrès.
«Brûler le pays tout entier»
Mercredi, M. Gandhi avait prononcé une diatribe contre le Premier ministre. «Vous jetez du kérosène dans tout le pays. Vous avez jeté du kérosène à Manipur et allumé une étincelle», avait-il lancé, ajoutant: «Vous êtes déterminés à brûler le pays tout entier».
Narendra Modi a répliqué jeudi: «Ceux qui ne font pas confiance à la démocratie sont toujours prêts à faire un commentaire mais n'ont pas la patience d'écouter» la réfutation.
Ils «parlent mal et s'enfuient, jettent des ordures et s'enfuient, répandent des mensonges et s'enfuient», a lancé le Premier ministre sous les acclamations des bancs de sa majorité. «C'est leur jeu et le pays ne peut pas attendre grand-chose d'eux».
Le gouvernement avait dénoncé cette motion de censure comme une manoeuvre de l'opposition destinée à faire les gros titres de la presse avant les élections générales prévues l'année prochaine.
«Toujours le même produit»
Le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) de M. Modi détient de toute façon une large majorité de 303 sièges sur 543 à la chambre basse. Il est au pouvoir depuis 2014, et donné favori au prochain scrutin.
«Je comprends le problème qu'a le parti du Congrès», a raillé Narendra Modi dans son discours: «Ils lancent toujours le même produit, mais le lancement échoue à chaque fois», en référence aux deux précédentes défaites du parti mené par M. Gandhi.
Rahul Gandhi, 53 ans, descendant de la dynastie politique des Gandhi, a été réintégré au Parlement lundi après la suspension par la Cour suprême de sa condamnation du 23 mars à deux ans de prison pour diffamation suite à des commentaires critiquant M. Modi durant une campagne électorale en 2019.
Le Congrès était autrefois la force dominante de la politique indienne, mais M. Gandhi a perdu deux élections face à M. Modi et son parti nationaliste hindou. Il s'emploie désormais à la formation d'une grande coalition avec des partis d'opposition régionaux disparates.
Rahul Gandhi est descendant de la première dynastie politique indienne. Il est le fils de Rajiv (et Sonia) Gandhi, petit-fils d'Indira Gandhi et arrière-petit-fils du dirigeant indépendantiste Jawaharlal Nehru, tous anciens Premiers ministres. Il n'a pas de lien de parenté avec le Mahatma Gandhi.