Moyen-Orient Elles se mobilisent malgré la répression

ATS

10.12.2018 - 01:59

En Iran, des femmes continuent de défier les autorités concernant le port du voile. En 2018, 66 militantes ont été arrêtées (image symbolique).
En Iran, des femmes continuent de défier les autorités concernant le port du voile. En 2018, 66 militantes ont été arrêtées (image symbolique).
Source: KEYSTONE/AP/Vahid Salemi

Quatorze arrestations en Arabie saoudite, 66 en Iran. En 2018, des militantes des droits de l'Homme au Moyen-Orient ont dénoncé les discriminations et les préjugés dont les femmes sont victimes dans cette région. Elles en ont par la suite payé le prix.

A l'occasion de la Journée des droits humains, Amnesty International a reconnu le rôle courageux joué par ces militantes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). "Entre leur campagne réussie pour la levée de l'interdiction de conduire en Arabie saoudite et leur protestation contre la pratique dégradante et abusive du hijab forcé en Iran, des femmes dans la région se sont levées et ont dénoncé des politiques gouvernementales discriminatoires", déclare Heba Morayef, directrice régionale d'Amnesty.

Mais en défiant les pouvoirs en place, hostiles à tout changement du statut quo, elles ont souvent risqué des arrestations et des détentions, ainsi que des actes de torture et de harcèlement sexuel, écrit l'organisation dans un rapport publié lundi.

Des militantes ont ainsi été arrêtées en Arabie saoudite avant la levée en juin de l'interdiction faite aux femmes de conduire. Certaines sont toujours emprisonnées. Et en Iran, des femmes continuent de défier les autorités concernant le port du voile.

"Espoirs"

En Egypte, Amnesty cite, parmi "de nombreux cas de militantes", celui d'Amal Fathi, "emprisonnée arbitrairement depuis mai pour avoir seulement posté une vidéo racontant son expérience de harcèlement sexuel et critiquant le gouvernement" pour son inaction.

L'organisation mentionne également le cas d'une Palestinienne, Suha Jbara, qui, selon elle, a été torturée par des agents de l'Autorité palestinienne pendant trois jours en novembre. Selon Amnesty, elle a raconté avoir été battue, jetée contre un mur et menacée de violence sexuelle.

"En dépit du manque de pression internationale, les avancées durement gagnées des militantes des droits de l'Homme cette année et les précédentes soulèvent des espoirs, avec d'autres changements à l'horizon", estime Philip Luther, directeur de recherches d'Amnesty pour la région MENA.

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