Présidentielle Emmanuel Macron tacle Le Pen, Mélenchon en embuscade

ATS

5.4.2022 - 16:34

Emmanuel Macron s'est défendu mardi de toute «complaisance» avec son homologue russe Vladimir Poutine. Il a taclé sans la nommer Marine Le Pen avec qui l'écart se resserre à cinq jours du premier tour. Jean-Luc Mélenchon, lui, reste en embuscade.

En visite dans le Finistère, Emmanuel Macron a défendu son bilan et sa vision d'une France forte dans "une Europe forte".
En visite dans le Finistère, Emmanuel Macron a défendu son bilan et sa vision d'une France forte dans "une Europe forte".
ATS

En déplacement dans le Finistère, le président sortant a renvoyé à «d'autres candidats» leur «complaisance vis-à-vis de M. Poutine» et leurs «financements du côté de la Russie». Il faisait allusion à sa rivale d'extrême droite, reçue par le président russe en 2017 et dont le parti continue de rembourser un prêt d'environ neuf millions d'euros à un créancier russe.

M. Macron était interrogé lors d'un point de presse sur son dialogue avec Vladimir Poutine avec qui il a échangé à de multiples reprises depuis le début de la guerre en Ukraine, sans succès notable.

Le président-candidat, qui à 27% est en tête des intentions de vote selon les sondages devant Marine Le Pen (22%), a encore défendu son bilan et sa vision d'une France forte dans «une Europe forte». Il a affirmé avoir «tenu» ses engagements pris au début de son quinquennat et lancé un plaidoyer pour l'Europe y compris en matière d'indépendance énergétique.

Les hologrammes de Mélenchon

Une divergence d'approche profonde avec ses concurrents directs, Mme Le Pen et le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier, en troisième position dans les sondages à 15% environ, tient mardi soir à Lille le dernier grand meeting de sa campagne présidentielle ressuscitant ses hologrammes de 2017.

Comme en 2017, il compte déployer ceux-ci dans onze villes: pendant qu'il parlera en chair et en os dans la capitale nordiste, son image sera projetée en trois dimensions sur des scènes au Havre, à Vannes, Poitiers, Pau, Narbonne, Albertville, Montluçon, Besançon, Metz, Trappes et Nice.

Le leader insoumis ne veut pas croire au duel entre le président sortant et la présidente du Rassemblement national (RN): «Ça n'aura pas lieu, ça, Macron/Le Pen», a-t-il estimé mardi matin.

«Je pense que j'ai une très sérieuse probabilité d'y arriver et que M. Macron ferait bien de se demander s'il est réellement certain qu'il va s'y trouver. Regardez les courbes», a-t-il ajouté. Pour les Insoumis, l'objectif est de s'imposer comme la seule campagne à gauche capable de qualifier son candidat au second tour et incarner le «vote utile».

«Dérobade»

Entretemps, M. Macron a été critiqué par ses adversaires pour être le seul des douze candidats à décliner l'invitation à l'émission «Elysée 2022» sur France 2, officiellement pour «raison d'agenda». La socialiste Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, Valérie Pécresse (LR), le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et le candidat anticapitaliste Philippe Poutou y participent mardi soir.

De retour de la Guadeloupe, Valérie Pécresse a fustigé une absence «scandaleuse», parlant d'une «dérobade absolument inacceptable» aussi proche du premier tour. «Ça fait cinq ans, qu'on est dans une dépolitisation complète, cinq ans qu'on nous explique que les jeux sont faits, qu'on nous explique que la démocratie s'organise entre un homme et des extrêmes», a dénoncé de son côté Anne Hidalgo.

«Manipulations»

L'attention se porte aussi depuis lundi après-midi sur l'affaire d'un jeune homme juif percuté par un tram mi-février à Bobigny à la suite de violences, mise en avant par l'extrême droite. Plusieurs candidats ont réclamé toute la lumière sur les circonstances de cette affaire qui est remontée jusqu'à l'Elysée.

Eric Zemmour a multiplié les tweets sur le sujet et est en lien avec la famille du jeune homme. «Est-il mort parce que juif?» s'est-il interrogé. Marine Le Pen a évoqué mardi sur France Inter un «acte criminel» qui aurait été «caché» en accident.

La candidate d'extrême gauche Nathalie Arthaud a elle dénoncé l'"instrumentalisation» de ce drame faite par Eric Zemmour « pour mettre «toute la violence de la société sur le dos de l'immigration».

A sa demande, le cabinet d'Emmanuel Macron a eu au téléphone la mère puis le père de la victime pour «faire toute la lumière sur cette affaire» qu'il compte «suivre de près», selon l'Elysée.

ATS