Brésil Enquête sur les accusations contre Bolsonaro

ATS

28.4.2020 - 06:19

L'ex-ministre de la justice Sergio Moro (à doite) a démissionné vendredi. Il accuse le président Jair Bolsonaro (à gauche) d'ingérence dans les affaires judiciaires (archives).
L'ex-ministre de la justice Sergio Moro (à doite) a démissionné vendredi. Il accuse le président Jair Bolsonaro (à gauche) d'ingérence dans les affaires judiciaires (archives).
Source: KEYSTONE/AP/ERALDO PERES

Un juge du Tribunal suprême fédéral du Brésil a ordonné lundi l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les accusations d'«ingérence» dans des affaires judiciaires visant le président Jair Bolsonaro. Elles ont été formulées par son ancien ministre de la Justice.

Dans sa décision obtenue par l'AFP, le juge Celso de Mello donne 60 jours à la police fédérale pour interroger l'ancien ministre de la Justice Sergio Moro, champion de la lutte anticorruption qui avait démissionné vendredi.

Une telle enquête pourrait ouvrir la voie soit à une procédure de destitution contre M. Bolsonaro, soit à des poursuites pour dénonciation de délit imaginaire contre M. Moro. Selon le juge de Mello, les infractions reprochées au président semblent avoir «un lien étroit avec l'exercice des fonctions présidentielles», ce qui exclut qu'il fasse valoir une immunité.

M. Moro, ministre populaire auprès d'une opinion publique écoeurée par la corruption du pouvoir politique, avait claqué la porte après le limogeage d'un de ses hommes de confiance, le chef de la Police fédérale Mauricio Valeixo.

Messages sur WhatsApp

La décision du Tribunal suprême fédéral énumère sept infractions que pourrait avoir commises M. Bolsonaro, parmi lesquelles la prévarication et l'obstruction à la justice.

Après sa démission, M. Moro avait montré à la télévision un échange sur la messagerie WhatsApp où le chef de l'Etat semblait exercer sur lui des pressions pour changer de chef de la Police fédérale.

Des médias brésiliens ont rapporté que l'ancien juge avait conservé des captures d'écran de messages qui pourraient incriminer le chef de l'Etat.

Si le parquet devait trouver des éléments accusant M. Bolsonaro, il incomberait à la Chambre des députés d'autoriser le Tribunal suprême fédéral à ouvrir une enquête formelle. Et si cette enquête formelle devait confirmer les soupçons, le Congrès devrait se prononcer sur l'ouverture d'une procédure de destitution.

Retour à la page d'accueil