«Moments historiques»Espagne, Irlande et Norvège vont reconnaître un Etat palestinien
ATS
22.5.2024 - 10:24
Israël a fustigé mercredi l'annonce de trois pays européens de reconnaître l'Etat de Palestine. Cela au moment où les frappes israéliennes et les combats ne connaissent pas de répit dans la bande de Gaza dans la guerre avec le mouvement islamiste Hamas.
22.05.2024, 10:24
22.05.2024, 13:47
ATS
L'Irlande et la Norvège, qui avec l'Espagne ont reconnu l'Etat de Palestine, veulent envoyer «un message aux Palestiniens et au monde entier: le terrorisme paie», a réagi le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz.
«Après que l'organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connus, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et l'Iran et de reconnaître un Etat palestinien», a-t-il ajouté.
«Moments historiques»
L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a elle salué des «moments historiques».
L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un Etat palestinien dans l'espoir d'entraîner d'autres pays à faire de même. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a été le premier à annoncer cette reconnaissance à la date du 28 mai.
Saluant un «jour historique», son homologue irlandais Simon Harris a suivi peu de temps après, tout comme le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, l'une des voix les plus critiques envers l'opération militaire à Gaza.
En réaction, Israël a rappelé mercredi «pour consultation» ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège. Le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, a lui jugé que la «résistance palestinienne» avait permis ces reconnaissances, saluant une «étape importante».
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a lui salué la décision des trois pays européens, appelant sur X tous les pays à «suivre l'exemple des trois pays dans leur démarche courageuse».
De nouvelles frappes
Sur le terrain, des frappes aériennes israéliennes ont été menées mercredi à travers la bande de Gaza, notamment à Rafah (sud), Jabalia, Zeitoun et Gaza-ville (nord), selon des témoins.
Tôt mercredi, une équipe de l'AFP a également fait état de tirs d'artillerie dans et autour de Rafah (sud), ville surpeuplée dont certains secteurs sont le théâtre d'opérations au sol depuis le début du mois malgré l'opposition de la communauté internationale. Des explosions ont aussi été entendues par des témoins.
Avant son incursion au sol, l'armée israélienne avait ordonné des évacuations massives de Rafah où elle dit vouloir détruire les derniers bataillons du Hamas, son réseau de tunnels, et sauver les otages.
Dix personnes ont été tuées et plusieurs blessées à Al-Zawaida (centre) lors de frappes nocturnes, selon l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa Martyrs.
Depuis qu'Israël a pris le 7 mai le contrôle du côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, l'acheminement de l'aide humanitaire est quasiment à l'arrêt, notamment le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.
Selon l'ONU, 1,1 million de personnes dans le territoire palestinien font face à des «niveaux de faim catastrophiques». L'agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, l'Unrwa, a annoncé suspendre ses distributions de nourriture à Rafah «en raison du manque de fournitures et de l'insécurité».
Coup dur
Face aux sévères restrictions imposées à l'aide par voie terrestre, les Etats-Unis avaient annoncé en mars la mise en place d'un port temporaire à Gaza, initiative jugée insuffisante par l'ONU, les ONG et par les dirigeants américains eux-mêmes.
Depuis son entrée en fonction vendredi, environ 569 tonnes d'aide ont été acheminées à Gaza, selon l'armée américaine. Mais cette aide n'a toujours pas été distribuée à la population, a annoncé mardi soir le ministère américain de la Défense.
Les annonces européennes constituent un nouveau coup dur pour Israël après que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que «le fait d'affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre».
Des dirigeants du Hamas sont également visés par cette demande de mandats d'arrêt, pour «extermination», «viol et autres formes de violence sexuelle» et «prise d'otages en tant que crime de guerre».