Exercice Les Taïwanais simulent une défense contre une invasion chinoise

ATS

9.8.2022 - 04:27

L'armée de Taïwan a mené mardi un exercice d'artillerie à munitions réelles simulant la défense de l'île contre une attaque par la Chine. Les manoeuvres militaires font suite à celles d'ampleur menées ces derniers jours par Pékin.

Les exercices impliquent le déploiement de plusieurs centaines de soldats et d'environ 40 obusiers, a indiqué l'armée.
Les exercices impliquent le déploiement de plusieurs centaines de soldats et d'environ 40 obusiers, a indiqué l'armée.
ATS

9.8.2022 - 04:27

L'exercice a commencé dans le comté de Pingtung (sud), peu après 02h40 (heure en Suisse), avec des tirs de fusées éclairantes et d'artillerie, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Il s'est terminé une cinquantaine de minutes plus tard, a indiqué le porte-parole du huitième corps d'armée de Taïwan.

La manoeuvre, avec une deuxième prévue jeudi, a impliqué le déploiement de plusieurs centaines de soldats et d'environ 40 obusiers, selon l'armée.

La Chine a lancé la semaine dernière ses plus importantes manoeuvres militaires autour de Taïwan, en réponse à la visite de la présidente de la chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, la plus haute responsable américaine à se rendre sur l'île autonome depuis des décennies.

Exercices déjà planifiés

Pékin estime que Taïwan, qui compte environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).

Le porte-parole militaire a assuré lundi que les exercices taïwanais étaient déjà programmés et qu'il ne s'agissait pas d'une réponse aux manoeuvres chinoises en cours. L'île organise régulièrement des exercices militaires simulant une invasion chinoise. Les derniers datent de juillet, où elle s'est entraînée à repousser des attaques de la mer lors d'une «opération d'interception conjointe».

Il s'agissait de ses plus grands exercices annuels. Ils interviennent après que la Chine a prolongé lundi ses propres manoeuvres maritimes et aériennes conjointes autour de l'île.

Pour Washington, le risque d'escalade de la part de Pékin est faible. «Je ne suis pas inquiet, mais je suis préoccupé par le fait qu'ils bougent autant. Mais je ne pense pas qu'ils vont faire quelque chose de plus», a estimé le président américain Joe Biden.

Taïpei a condamné mardi le fait que Pékin poursuive ses manoeuvres autour du territoire. «La Chine a utilisé les exercices et sa feuille de route militaire pour préparer l'invasion de Taïwan», a déclaré le ministre taïwanais des affaires étrangères Joseph Wu lors d'une conférence de presse.

«La véritable intention de la Chine est d'altérer le statu quo dans le détroit de Taïwan et dans toute la région», a-t-il ajouté. Il a accusé la Chine d'avoir «fait monter les tensions dans la région».

Briser «l'illusion» de Taïpei

Aucun avion de guerre ou navire chinois n'a pénétré dans les eaux territoriales de Taïwan, a souligné Taïwan. La semaine dernière, l'armée chinoise a tout de même publié une vidéo d'un pilote de l'armée de l'air filmant la côte et les montagnes de l'île depuis son cockpit, montrant à quel point il s'était approché des côtes taïwanaises.

Des missiles balistiques ont aussi été tirés au-dessus de la capitale taïwanaise, Taïpei, lors des exercices de la semaine dernière, ont informé les médias d'Etat chinois.

L'ampleur et l'intensité des exercices de la Chine – couplés à son retrait des négociations internationales autour du climat et de la défense – ont suscité l'indignation des Etats-Unis et d'autres pays occidentaux.

Mais Pékin a défendu lundi son comportement, le qualifiant de «ferme, énergique et approprié» face à la provocation américaine.

Nous «ne faisons que lancer un avertissement aux responsables» de cette crise, a fait valoir le porte-parole du ministère des affaires étrangères, promettant que la Chine «briserait fermement l'illusion des autorités taïwanaises d'obtenir l'indépendance par l'intermédiaire des Etats-Unis».

ATS