Explosion à BeyrouthLe Parlement tergiverse sur une immunité
ATS
10.7.2021 - 10:01
Le Parlement libanais a retardé vendredi tout progrès dans l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, après qu'une commission conjointe a réclamé des «preuves» à la justice avant une décision sur une levée de l'immunité parlementaire de trois ex-ministres. La gigantesque déflagration a fait plus de 200 morts et 6500 blessés le 4 août 2020.
Keystone-SDA
10.07.2021, 10:01
ATS
Déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium stockées «sans mesures de précaution», de l'aveu même des autorités, elle avait dévasté la moitié de la capitale.
Au début juillet, le juge d'instruction chargé de l'enquête a demandé au Parlement la levée de l'immunité parlementaire de trois députés qui ont occupé des postes de ministres: Ali Hassan Khalil (finances), Ghazi Zaayter (travaux publics et transport) et Nouhad al-Machnouk (intérieur).
Cette demande a été formulée «en vue de les inculper et d'intenter des poursuites pour potentielle intention d'homicide» mais aussi pour «négligence et manquements», a expliqué le juge.
«Gagner du temps»
Vendredi, le bureau du Parlement et la commission de la justice ont jugé «nécessaire de demander un résumé des preuves rapportées dans l'enquête, ainsi que tous les documents et les papiers qui incriminent» les trois députés, a indiqué un adjoint du président du Parlement.
Cette requête est «une atteinte à la séparation des pouvoirs», a estimé l'avocat et militant Nizar Saghieh. «Ils essayent de gagner du temps [...] de nous faire entrer dans des procédures et des détails techniques», a-t-il ajouté.
Sur les réseaux sociaux, le mot-dièse en arabe #àbaslesimmunités a circulé, tandis que des familles des victimes de l'explosion ont manifesté près de la résidence du président du Parlement, où elles ont été bousculées par les forces de l'ordre.
Le premier ministre Hassan Diab a été inculpé et convoqué pour un interrogatoire. Il continue de gérer les affaires courantes près d'un an après sa démission dans la foulée de l'explosion, les partis politiques n'ayant toujours pas réussi à former un gouvernement.