Rishi Sunak Expulser des migrants au Rwanda, un «bon investissement»

AFP

1.3.2024

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a affirmé vendredi que son projet d'expulser des migrants illégaux au Rwanda était «un bon investissement», même si l'organisme de contrôle des dépenses publiques a alerté sur le coût gigantesque du dispositif.

Afin d'arrêter les arrivées de migrants, «nous avons besoin d'un effet dissuasif. Nous devons être en mesure de dire que si vous venez ici illégalement, vous ne pourrez pas rester, nous pouvons vous expulser vers un pays sûr», a martelé Rishi Sunak. (Image d'archives)
Afin d'arrêter les arrivées de migrants, «nous avons besoin d'un effet dissuasif. Nous devons être en mesure de dire que si vous venez ici illégalement, vous ne pourrez pas rester, nous pouvons vous expulser vers un pays sûr», a martelé Rishi Sunak. (Image d'archives)

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Le conservateur Rishi Sunak a fait de ce projet très controversé un pilier de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine et espère pouvoir le mettre en application avant les élections législatives prévues cette année. Mi-janvier, il l'a qualifié de «priorité nationale urgente».

Le projet de loi actuel, critiqué aussi bien par les Nations unies que par l'Eglise anglicane, a été rédigé en réponse à la Cour suprême britannique, qui a jugé mi-novembre illégal d'envoyer des migrants au Rwanda, estimant que le pays ne pouvait être considéré comme sûr.

Un projet à plus de 500 millions de livres sterling

Le gouvernement n'a pas donné le coût total du projet, mais selon un rapport du National Audit Office (NAO), l'organisme de contrôle des dépenses publiques, il pourrait dépasser les 500 millions de livres sterling (583,7 millions d'euros).

«Le gouvernement britannique versera 370 millions de livres sterling (432,1 millions d'euros) dans le cadre du partenariat entre le Royaume-Uni et le Rwanda, 20.000 livres supplémentaires par personne et 120 millions de livres une fois que les 300 premières personnes auront été relocalisées, plus 150.874 livres par personne pour les coûts de traitement et d'exploitation», résume le NAO.

Le Royaume-Uni paierait ainsi 1,8 million de livres pour chacun des 300 premiers migrants expulsés.

«Fiasco»

Le parti travailliste a rapidement crié au «scandale national», au «fiasco».

Rishi Sunak a de son côté affirmé que ce projet était «un bon investissement». Afin d'arrêter les arrivées de migrants, «nous avons besoin d'un effet dissuasif. Nous devons être en mesure de dire que si vous venez ici illégalement, vous ne pourrez pas rester, nous pouvons vous expulser vers un pays sûr», a-t-il ajouté.

Le Rwanda se présente comme l'un des pays les plus stables du continent africain, mais plusieurs groupes de défense des droits humains accusent le président Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d'expression.

Paul Kagame est le dirigeant de facto de ce petit pays de la région des Grands Lacs depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994. Il a été reconduit au pouvoir, avec plus de 90% des voix lors des élections de 2003, 2010 et 2017. Au cours de ses années au pouvoir, de nombreux opposants, y compris au sein de son parti, ont été emprisonnés, tués ou ont fui en exil.