Le candidat démocrate Joe Biden était mercredi aux portes de la Maison Blanche avec des victoires précieuses dans deux Etats-clés. Donald Trump passait lui à l'offensive pour faire invalider des bulletins qu'il juge frauduleux.
Avec le Wisconsin et le Michigan en poche, deuxième et troisième Etats repris à Donald Trump avec l'Arizona, Joe Biden dispose désormais de 264 grands électeurs. S'il remportait le Nevada (6) il atteindrait le nombre magique de 270 pour être élu président des Etats-Unis.
«Je ne suis pas venu vous dire que nous avons gagné. Je suis venu vous dire que, quand le dépouillement sera terminé, nous pensons que nous allons gagner», a-t-il déclaré lors d'une brève allocution.
L'issue finale pourrait se dessiner prochainement, peut-être jeudi ou vendredi, dans deux Etats-clés: Pennsylvanie et Nevada.
Offensive judiciaire
L'équipe de campagne du républicain a annoncé une première offensive judiciaire, dans le Wisconsin, remporté par Joe Biden avec un écart de moins de 1% selon des résultats quasi-complets. Les républicains veulent demander un recomptage des suffrages et ont demandé à un juge local de réexaminer les bulletins déjà comptés.
Ils ont également déposé un recours pour obtenir la suspension du dépouillement dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, à l'issue toujours incertaine. «Nous agissons en justice pour suspendre le dépouillement en attendant plus de transparence», a indiqué Bill Stepien, le directeur de campagne de M. Trump.
Le président lui-même avait menacé dans la nuit de mardi à mercredi de saisir la Cour suprême. Si la justice s'en mêlait, comme en 2000, «cela pourrait durer des semaines», a dit mercredi à l'AFP Ed Foley, spécialiste du droit électoral à l'Ohio State University.
L'Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a critiqué mercredi les «allégations infondées» du président américain sur l'élection.
Même chez les républicains, la menace du président de saisir la justice choquait. «Cet argument n'a aucun fondement, aucun», a lâché le républicain Chris Christie, ancien procureur fédéral et gouverneur.
Pas de vague bleue
Une certitude: la vague démocrate «bleue», espérée par certains dans le camp Biden, qui se prenaient à rêver de victoires historiques par exemple au Texas, n'a pas eu lieu. Les résultats partiels montrent que le dirigeant républicain n'a pas subi la répudiation électorale que les sondages présageaient, prouvant. Même s'il était battu, sa base d'électeurs lui reste largement fidèle.
La participation a été record, notamment par correspondance. L'issue finale devait toutefois commencer à se dessiner dès mercredi, même si en Pennsylvanie et au Nevada, il faudra sans doute attendre jeudi ou vendredi, en raison du volume de bulletins restant à compter.
Jamais autant d'Américains n'avaient participé à l'élection présidentielle depuis que les femmes ont le droit de vote: 160 millions d'électeurs ont voté, soit une participation estimée à 66,9%, contre 59,2% en 2016, selon le US Elections Project, plus encore qu'en 2008 quand Barack Obama avait été élu.
Bulletins surprise
«Hier soir j'avais une bonne avance, dans de nombreux Etats-clés», a tweeté Donald Trump mercredi matin. «Puis, un par un, ils ont commencé à disparaître magiquement avec l'apparition et le comptage de bulletins surprise».
Il n'y a pas de bulletins surprise démontrés, mais des bulletins envoyés par courrier et traités lentement par les autorités. Ils viennent majoritairement d'électeurs démocrates, ce qui explique qu'ils aient fait fondre l'avance initiale du président, dont les électeurs ont privilégié le vote en personne mardi.
Chez les démocrates, la directrice de campagne de Joe Biden s'est dite sûre de la victoire, certaine des réserves de voix dans les bulletins restants. Et l'équipe Biden a mis au défi Donald Trump de saisir la Cour suprême, jugeant invraisemblable d'exclure des voix simplement parce qu'elles n'ont pas été comptées le jour de l'élection.
Le Sénat devrait rester républicain
Quoi qu'il arrive, le prochain président devra composer avec le Congrès. Comme cela était largement anticipé, les démocrates ont gardé le contrôle de la Chambre des représentants, mais les chances d'un basculement du Sénat du côté démocrate s'amenuisaient, après la réélection de plusieurs républicains.
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