France Fermeté et ouverture face aux Gilets jaunes

ATS

4.1.2019 - 16:04

Le gouvernement d'Edouard Philippe (au centre) quitte l'Elysée après le premier conseil des ministres de l'année.
Le gouvernement d'Edouard Philippe (au centre) quitte l'Elysée après le premier conseil des ministres de l'année.
Source: KEYSTONE/EPA POOL/IAN LANGSDON / POOL

Le gouvernement français a affiché vendredi sa fermeté et son ouverture à la veille d'une nouvelle mobilisation des "gilets jaunes". Il a opposé "les agitateurs" qui "veulent renverser le gouvernement" aux "gens sincères" avec lesquels il est "prêt à discuter".

"La loi, rien que la loi, toute la loi", a martelé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, à l'issue du premier conseil des ministres de l'année. Placée sous le signe des voeux, cette réunion a donné l'occasion à Emmanuel Macron de mobiliser le gouvernement, au début d'une année qui s'annonce difficile.

Il espère que le huitième samedi de mobilisation des "gilets jaunes" confirmera la décrue observée ces dernières semaines, plus d'un mois et demi après le début de la crise la plus grave du quinquennat.

"Des agitateurs"

Pour Benjamin Griveaux, ce mouvement est désormais "devenu, pour ceux qui restent encore mobilisés, le fait d'agitateurs qui veulent l'insurrection et, au fond, renverser le gouvernement".

Les "plus radicalisés", dont certains "sont habitués des plateaux télés", sont "dans un combat politique", a-t-il dénoncé, faisant allusion notamment à Eric Drouet, médiatique et controversé "gilet jaune" interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées.

"Qu'ils soient certains d'une chose: force restera à la loi", a insisté le porte-parole, reprenant la ligne de fermeté tenue par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ces derniers jours.

Un débat "libre"

Dans le même temps, le gouvernement s'affirme "prêt à discuter avec des gens sincères qui ne font pas d'instrumentalisation politique", selon Benjamin Griveaux. Et d'appeler les Français à "participer activement" au "grand débat national" qui doit se tenir jusqu'en mars.

Ce débat sera "libre", a assuré vendredi Chantal Jouanno, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), qui va l'organiser. "On est aux ordres de personne, on est aux ordres des Français simplement, pour garantir leur droit à la participation, sinon j'arrête tout de suite", a-t-elle prévenu.

Les détails de cette consultation restent encore flous, dans l'attente de "la lettre aux Français" qu'adressera Emmanuel Macron à la mi-janvier pour en "cadrer" les termes.

Apparu sur la défensive ces derniers mois, l'exécutif veut profiter de la nouvelle année pour reprendre l'initiative, malgré les très mauvais sondages sur son bilan et sa popularité. Seuls 25% des Français se disent "satisfaits" de l'action du gouvernement depuis mai 2017, soit 15 points de moins qu'en avril, selon un sondage paru vendredi. Et tous les ministres perdent des points, à l'exception de celle de la Santé Agnès Buzyn.

Etre "plus radical"

Appelant à "la lucidité", Emmanuel Macron a estimé que le gouvernement avait "pris le bon chemin", mais que "des choses" pouvaient "être améliorées", a relaté Benjamin Griveaux. En citant les reproches des Français, qui "n'ont pas connu de progrès substantiels" depuis le début du quinquennat.

"Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, nos manières de faire, dans notre style", pour "aller au bout de l'envie de changement des Français, car c'est cette envie qui nous a portés au pouvoir", a-t-il fait valoir. "Peut-être avons-nous trop composé avec certains conservatismes, nous allons changer cela".

Mouvements

Après 20 mois de pouvoir, des changements commencent à intervenir dans l'entourage du chef du l'Etat. Son conseiller communication Sylvain Fort, chargé des discours, a annoncé son départ à la fin janvier et le conseiller politique Stéphane Séjourné, un autre proche, va prendre en charge la campagne de La République en Marche pour les européennes.

Ces mouvements prennent part dans "le cycle naturel du renouvellement" des effectifs, a justifié l'Élysée. Mais ils poussent à "s'interroger sur la gouvernance erratique qui caractérise" Emmanuel Macron, a dénoncé le député LR Guillaume Larrivé.

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