Auditionné Fillon affirme ne pas être «concerné par les ingérences russes»

ATS

2.5.2023 - 22:52

L'ancien premier ministre français François Fillon a affirmé mardi qu'il n'a «pas été concerné directement par des ingérences russes». Ma «carrière professionnelle» dans le privé «ne regarde que moi», a-t-il ajouté, interrogé à l'Assemblée sur sa présence passée au sein de conseils d'administration d'entreprises russes.

François Fillon avait quitté la politique sur son échec cuisant au premier tour de la présidentielle en 2017 (archives).
François Fillon avait quitté la politique sur son échec cuisant au premier tour de la présidentielle en 2017 (archives).
KEYSTONE/AP/Michel Euler

Keystone-SDA

François Fillon était auditionné par une commission d'enquête initiée par le Rassemblement national (RN) et consacrée aux «ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères». En introduction, l'ancien candidat de droite à la présidentielle a d'abord évoqué ses «36 ans de vie publique», comme député, ministre ou chef du gouvernement de 2007 à 2012.

«Des ingérences étrangères, oui, j'en ai rencontré. La plupart du temps, elles venaient d'un pays ami et allié qui s'appelait les Etats-Unis. J'ai été écouté avec le président Sarkozy pendant cinq ans par la NSA», l'Agence de sécurité nationale américaine, a-t-il affirmé.

François Fillon a aussi mentionné «l'espionnage chinois» ou d'éventuelles «ingérences venant de pays comme la Turquie, le Maroc, l'Algérie qui donnent directement des consignes de vote au moment des élections françaises par l'intermédiaire de responsables religieux», a-t-il encore affirmé.

«Aucune friction»

Il a ensuite évoqué sa reconversion dans le privé et sa présence un temps au sein du conseil d'administration des entreprises russes Sibur (pétrochimie) et Zarubezhneft (hydrocarbure), avant qu'il ne démissionne après l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Après avoir quitté la vie publique en 2017, «j'ai entamé une carrière professionnelle, qui ne regarde que moi, je n'ai de comptes à rendre à personne, dans le respect naturellement des lois de la République», a-t-il souligné à propos de ses activités de conseil.

«Il n'y a strictement aucune friction entre Zarubezhneft et la France, (c'est) une entreprise qui n'intervient pas en France», mais «principalement en Asie», a-t-il souligné.

L'ancien chef du gouvernement a précisé avoir «assisté à un conseil de la société Zarubezhneft» et à un «conseil en visioconférence pour cause de Covid de la société Sibur».

«Je n'ai jamais touché un centime d'argent venu de Russie dans toute ma vie politique et privée», a-t-il assuré, même si «j'aurais naturellement été rémunéré» si «j'avais continué» à siéger dans ces deux conseils d'administration.