Italie Fin de vie: l'Italie adopte le "testament biologique"

ATS

14.12.2017 - 15:28

Le parti Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi a laissé libre choix de conscience à ses élus lors du vote sur le "testament biologique" (archives).
Le parti Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi a laissé libre choix de conscience à ses élus lors du vote sur le "testament biologique" (archives).
SDA

L'Italie a adopté jeudi une loi sur la fin de vie ou "testament biologique". Celui-ci prévoit en particulier le droit à chacun de refuser tout traitement en phase terminale.

Après les députés, qui l'avaient très largement adoptée en avril, les sénateurs ont validé la loi par 180 voix pour, 71 contre. Il bénéficiait du soutien du Parti démocrate (centre-gauche, au pouvoir), de la Gauche Italienne et du Mouvement 5 Etoiles (populiste).

Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi a laissé libre choix de conscience à ses élus. La Ligue du Nord (extrême droite) et une partie des centristes ont voté contre.

"Dignité de la personne"

"Le Sénat ouvre la voie à un choix de civilisation. Un pas en avant pour la dignité de la personne", s'est réjoui sur twitter le chef du gouvernement de centre-gauche, Paolo Gentiloni.

Dernier grand texte de la législature avant les élections du printemps, le "bio-testament" accorde à toute personne majeure en fin de vie la possibilité de renoncer aux traitements médicaux, mais aussi à l'alimentation et à l'hydratation. Ce dernier point a fait l'objet d'un amendement visant à l'annuler, finalement rejeté.

Il est prévu que ce choix soit exprimé par anticipation via des dispositions anticipées de traitement, document révocable ou révisable (écrit ou vidéo). Chacun y précise les traitements auxquels il souhaite renoncer s'il se trouvait un jour dans l'incapacité d'exprimer des préférences.

La loi autorise "une sédation palliative profonde et continue provoquant une altération de la conscience, jusqu'au moment du décès".

Consentement libre et informé

Pour une personne mineure, un tuteur légal ou sa famille la plus proche pourront prendre une décision à sa place. Le texte prévoit en outre qu'aucun traitement ne peut être engagé ou poursuivi sans le consentement libre et informé du patient par son médecin.

L'acharnement thérapeutique étant interdit, ce dernier devra "s'efforcer de soulager les souffrances du patient en cas de refus ou de retrait du consentement aux soins". Exempté "de toute responsabilité pénale", le médecin pourra refuser de "débrancher une machine tenant en vie son patient", stipule le texte qui n'évoque pas explicitement l'objection de conscience.

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